samedi 15 février 2014

Prends ton balluchon cherie, ON S'EN VA!


Je crois que nous arrivons au terme de notre séjour en terre atlantico-panaméenne, pile au moment où l’on commençait à bien s’intégrer, finalement on serait bien resté un peu plus longtemps… Mais l’appel du large est plus fort!
Avant d’en arriver là il s’est quand même passé tout un tas de choses, mais surtout des rencontres.

Autant dire que nous étions complètement mous en revenant à cette sacro-sainte marina de Shelter, pas d’embarquement en vue, le projet mexicain abandonné (frappés par la sagesse), et un certain découragement à se voir longer les murs afin d’échapper à la dictature répressive de la chasse aux campeurs. Ajoutons à cela les échanges de mails avec le soi disant skipper qui allait partir de Brighton (Angleterre), passant nous prendre d’ici 1 mois pour nous mener jusqu’à Bora-Bora. Nous sommes content car nous avons démasqué rapidement l’oiseau, il s’agit de Sylvain Nicolier (le nom doit être emprunté certainement), un type qui commence à être connu dans le petit monde des équipiers, on le reconnaît facilement, proposant des nav  idylliques, c’est celui qui demande un acompte gigantesque un mois avant l’embarquement, par virement Western Union, au nom d’un certain Jacques dont on n’a jamais entendu parler…. Nous avions déjà répondu à une de ces annonces il y a 3 mois et nous avons eu confirmation à Lanzarote en rencontrant Nicolas, un équipier qui à fait l’erreur de verser 800 euros, qu’il n’a pas revu…. Amis équipiers, take care!!!

C’est donc le moral bien bas que nous partagions notre temps entre la marina et la jungle. Le campement étant démonté chaque matin, stocké dans une église à l’abandon que la végétation détruit lentement, et remonté chaque nuit… Nos sacs laissés dans ce lieu (mal)saint durant 5 jours et leurs contenus ont eu le temps de collecter de merveilleux champignons. Petit à petit les plaisanciers et administrateurs de la marina ont commencés  à s’intéresser à  nous, maintenant c’est certain, nul n’ignore qui sont les deux français qui campent avec les singes. On nous à mis en garde contre les serpents de 5 mètres de long, les pumas, on a même entendu parler d’un couple de tigres… Chacun y va de son improbable rencontre pour faire peur, rassurez vous on à jamais vu de telles créatures! Disons que ça alimente bien le mythe, les courageux de français c’est nous!


Le premier à nous tendre le bras c’est Cyrille, un breton surdiplômé de la voile qui occupe le bien triste poste de second sur un magnifique plan Swan, un joujou de 25m à 5 000 000 euros. Ses proprios ont quitté le bord voilà 4 mois, il est chargé d’entretenir l’engin. Nous lui filons donc un coup de main pour le polish et en profitons pour rencontrer les skippers et skippeuse du voilier de luxe voisin (je ne résiste pas : un géant habitable de régate en carbone qui tient les 20 nœuds!). De fil en aiguille nous rencontrons également Mika, jeune allemande navigant en solitaire et plusieurs autres personnes dont Chris, le manager de l’hôtel resto de la marina, un texan à l’accent incompréhensible mais sympa. On sent le changement dans notre humeur.





Comme prévu, on nous à vu bosser sur le Swan, on nous demande pour du boulot similaire, et c’est Harry qui s’y colle, israélien, habitant en Californie, son bateau est dans un état lamentable, son voisin de ponton, québécois, n’en revient pas du manque d’amour que subit ce voilier. 4 jours plus tard nous recevons les honneurs, l’inox rouillé à retrouvé toute sa brillance, la coque est lustrée, le pont est blanc, plus de taches de rouille, l’intérieur y passe également. Harry nous fait donc une réputation, les commandes arrivent… Seule déception, nous avions bêtement négocié les simples repas comme salaire, nous ne recevrons pas un centime de sa part, on est un peu déçu car il vient d’économiser 2000$... Disons qu’il se rattrapera en vantant nos mérites auprès de Amos, un autre Israélien de la marina.

La Paloma après notre passgae...

... et son propriétaire, Harry, allias Baloo.

L’autre gros coup de pouce vient de Chris, il organise des concours de bouffe dans son resto où il se met en duel avec d’autres plaisanciers. La veille il me demande mon avis sur la composition de la sauce bordelaise, enjeu du défi, ce qui me met dans l’embarras car je ne la connaissais pas avant, je fais donc mine d’être expert, on est français, merde! Et voilà comment on s’est retrouvé parmi les 5 juges de dégustation, ce dont je me serais bien passé car le discours technique de compte rendu en anglais était sport! Ca à permit de rencontrer encore du monde et de bosser les langues. Et puis vint le sommet de notre intégration, Chris nous propose de bosser pour lui 2-3 heures par jours après nos journées de « polisher » contre une chambre dans l’hôtel, nous apprécions énormément, surtout que le boulot  consiste à trier par langue les livres de la bibliothèque des plaisanciers.

Boeuf à la bordelaise, in english?

Nous gravitons donc autour d’une sympathique bande des gens de toutes nationalités, très sympas, soudés, dormons à l’hôtel et bossons sur les pontons contre la bouffe au resto et quelques dollars parfois (100$ la journée), le moral est revenu, tout va bien et pourtant d’autres surprises nous attendent encore.

Pierrick!!! Nous entendions déjà parler de ce français vivant ici et bossant sur les pontons, nous finissons par nous croiser : « mais c’est pas vous qui dormez dans la forêt? » ce à quoi nous répondons « tu serai pas Pierrick toi? ». Depuis nous passons pas mal de temps avec lui, vraiment un type bien, simple, cinquantaine d’années, voyageur et expert en radio et électronique, il est venu s’installer ici pour quelques années, il est amoureux du pays. Il habite à Linton, plus au sud, un petit village typique ou il passe du bon temps à plonger. Nous mettons rapidement sur pied un programme idéal pour la semaine suivante à base de découverte de la région à cheval, de pêche et de grillades.

Cyrille nous prévient de l’arrivée d’un improbable catamaran non habitable, français. Notre curiosité est piquée, nous rencontrons Yvan Bourgnon, un sacré bonhomme très agréable qui s’est mis en tête de faire le tour de la boule sur son engin… Ses histoires sont prenantes! Nous rencontrons également l’équipage du bateau suiveur, génial, le capitaine cherche à embarquer du monde! Nous nous faisons déjà des films, le tour du monde aux cotés d’Yvan…. Notre candidature rate de peu, nous sentons une bonne partie de l’équipe près à nous acceuillir, notre manque de qualification fait défaut pour le capitaine du bateau d’assistance, nous passons quand même un peu de temps avec Yvan pour lui filer des coups de main car il démonte son cata et le charge sur l’autre voilier pour franchir le canal. On se donne rendez vous de l’autre coté à Balboa. Pour les intéressés :  http://ledefidyvanbourgnon.com/   affaire à suivre!!! Je n’arrive pas à vous balancer la vidéo du démontage du cata, elle devrait bientôt être en ligne sur le site d’Yvan, ça vous donne l’ambiance.


Le Yvan en question, un bon gars comme on dit!





Et enfin ce matin même, pendant le petit dèj, Amos vient nous voir en nous disant qu’il avait de bonnes nouvelles pour nous. Il nous prend à son bord pour le Pacifique. Mais pas n’importe quel bord, un cata équipé « lenomdubateau », soigné, avec Amos qui a déjà eu les honneurs en régate à la voile, un bon marin, il écrit des livres de navigations et de routages, son cata n’est autre que son 15ème bateau et il s’est mis en tête de nous perfectionner à la voile, en anglais. C’est juste l’embarquement que l’on attendait plus, au programme : le canal, les Perlas (îles panaméennes du Pacifique), Galápagos, Marquises, Tuamotu, Tahiti, Bora-Bora. Départ dans 4 jours, ça annule la ballade avec Pierrick, nous nous promettons de revenir le voir à la prochaine transat (j’ai déjà entendu ça). Néanmoins malgré toute la joie qui nous envahit cet embarquement est trop parfait, par expérience on sait qu’il y aura des défauts, nous sautons à pied joints quand même!




4 commentaires:

  1. ah oui, vous avez l'air contents sur la dernière photo, c'est sûr!

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  2. C trop cool de vous savoir sur le départ dans de telles conditions, vous devriez vous eclater et apprendre plein de nouvelles choses encore
    un beau voyage en perspective
    Amusez vous bien
    Ced

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  3. On y croit pas nos esgourdes! On a vu Yvan partir de A Coruña avec son equipe! Il était sur notre ponton!!! Hardi les gars! Profitez profitez! Nous on est jaloux comme des poux et super contents pour vous!!! Vous nous manquez !! et an plus on bosse, plus le choi, et je crois que l on est pas o bonne androi pour renflouer les caisse,horaire de ding du Lundi o samedi et parfoi dimanche pour un salaire de misaire, mème pas 100 bal par semaines. Mais on est au Mexique et ces le pied quand mème. Plin de bisou les amis et Bone Nav comme on dit.

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  4. Wahooo que d'aventures et de rencontres, lessence meme du voyage.
    Vous avez du vous perfectionner en anglais et espagnol durant ce long sejours.
    Et vous voila enfin sur l'embarquement dont vous reviez.
    De mon coté j'ai quitté l´amerique centrale pour l´argentine. Ma mere et son mari passaient par la et mon inviter a passer le cap horne en voilier, ca caille !!!
    Je cherche maintenant du boulot dans le sud du chili.
    Bon vents, et continuez a faire rever avec votre blog!!
    Des bises
    Sim

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