vendredi 4 décembre 2015

Nuku Hiva

Aussitôt l’ancre mouillée nous pouvons vérifier cette vieille légende qui n’en est pas une : aux Marquises certains mouillages sont rouleurs… Après 6 jours de mer on ne s’imaginait pas « subir » l’escale. Et pourtant, particulièrement à cette période, nous n’avons pu que constater l’inconfort : on tient à peine debout, tout ce qui n’est pas calé se casse la gueule, le vent tourne sans arrêt dans la baie et la chaîne n’en fini plus de faire des tours sur elle-même.

Heureusement le cadre est magnifique et dégage une ambiance quasi mystique, accentuée par les chants qui semblent descendre de la montagne à mesure que l’obscurité gagne. Il s’agit des répétitions pour le festival, alternance de chorales en marquisien et de percussions, juste magnifique!
Dès le premier pied à terre on prend la mesure du rythme de la vie ici, c’est très calme, bon nombre de locaux et de plaisanciers se retrouvent au « petit quai », au snack « chez Henri ».  Rapidement la gentillesse et la générosité des locaux s’emparent de nous, on nous apporte régime de bananes, mangues, avocats, papayes, concombres… Ces îles sont le symbole de l’abondance en fruits et légumes! Je pense que tous les voileux qui sont passé par là peuvent en témoigner, cependant il serait malhonnête de cacher que nous jouissons d’un super joker, Déborah! Elle et sa famille ont manifestement laissé un super souvenir de leur passage ici il y 15 ans. En quelques heures le message est passé, des locaux autant surpris que ravis de voir Deb de retour viennent nous saluer, si certains ne se rappellent pas tous les noms des membres de sa famille, aucun n’a oublié « le petit Alban » qui rêvait de devenir pêcheur et passait ses jours et ses nuits à jeter des lignes à l’eau au petit quai…

En bref tout est fait pour que nous soyons à l’aise, cerise sur le gâteau la copine de Deb, Laurane, est avec nous. Nous retrouvons sa mère qui vit ici et Haumaka, le petit, qui à bien grandit depuis le passage de Laurane à Tahiti.

Parallèlement notre mouillage fait toujours défaut. Tentative de mouillage secondaire par l’arrière afin de présenter le bateau face à la houle… Raté, Arumbaya continue de tourner sur lui-même en emmêlant les 2 mouillages  avant et arrière. C’est le moment de tester notre équipement de plongée, finalement une seule ancre c’est bien aussi, d’autant que la houle se calme significativement.



Deb remonte enfin à cheval, à cru, ca lui coutera la peau des
fesses pelée et des cuisses toutes bleues...


débourage de cocos pour faire du lait









flamboyant


rue principale de Taiohae

ylang ylang, ca sent trop bon!




saucisson marquisien : tazar seché


Nous assistons à quelques répétitions, l’énergie qui est mise dans la préparation de ce festival est palpable, toutes les générations sont à l’œuvre et cela rassemble de belles foules. Le festival des Marquises est organisé tous les 5 ans, cette année c’est Hiva Oa qui reçoit, chaque île est représentée par sa délégation qui comprend danseurs, musiciens, artisans traditionnels, et bien sur cuisiniers qui apportent dans leurs besaces plusieurs bœufs, chèvres, cochons, fruits et légumes! Des délégations sont attendues de Hawaii et de Rapa Nui (île de Pâques), il y aura plusieurs paquebots au mouillage, tous les bateaux de transport sont réquisitionnés pour amener les délégations, même les bateaux de pêche vont faire des navettes. En gros c’est LE FESTIVAL qui anime chaque île avant l’ouverture mi décembre.  A Nuku Hiva les répétitions vont bon train à raison de 2 heures chaque soir, chacun a la charge de son costume fait de fleurs, de cocos sculptée, de coquillages, d’os, de tapa (tissu travaillé en écorce), de plumes,…  J’ai compté environ 100 participants de tous âges, tous les danseurs et danseuses chantent en chorale avec accompagnement de percussions mais pas de yukulélé comme à Tahiti. Les chants rendent hommages aux activités traditionnelles mais aussi à l’amour et bien sur au courage de ces messieurs qui font trembler les murs pendant leur Haka surpuissant. A la demande des organisateurs il m’est impossible de vous montrer quelques images avant le debut du festival… patience!

En attendant voici quelques images autorisées d'un four marquisien, sorte de boucan dans lequel des morceau de porc cuisent enroulé dans des feuilles de bananier enterré.





a chaque retour de pêcheurs c'est la découpe de poisson sur le
petit quai, a gauche, Etienne, un ami des parents de Deb.

la baie des contrôleurs


Nous faisons la connaissance du père de Laurane, Antoine, authentique marquisien à l’allure incomparable : n’ayant pas de véhicule il se déplace toujours à cheval, à cru, ceinture de peau de bœuf portant plusieurs couteaux, chemise ouverte, grande barbe blanche et chapeau orné de grandes plumes. Cet homme est une encyclopédie, il n’a pas son pareil pour guider les gens dans la montagne dont il semble connaitre chaque recoin et te fabrique des outils pour cueillir les fruits en 15 secondes avec des bout de bois ficelés avec leurs écorces… On se sent minable à coté avec notre appareil photo et notre crème solaire…
C’est ainsi que nous sommes partis à l’assaut de la montagne en 4x4 avec Laurane, le petit Haumaka et Antoine. Laurane à un terrain de 10 hectares là haut avec une petite cabane et des tas d’arbres fruitiers. Une fois la route quittée il faut 1h de 4x4 pour y arriver avec franchissement, traversée de rivière, embourbement,… C’est Laurane qui conduit, elle est assurément de la génération 4x4 et maîtrise l’engin naturellement, nous, on hallucine.


l'expédition nous mènera en haut de cette crète


des vaches en liberté bordent la route

et les chevaux sauvages aussi





la baie de Taiohae, là ou nous mouillons




dans ce genre d'expédition il faut prévoir la
tronçonneuse et le long couteau (machette)



Cette mémorable journée qui commençait si bien à pris une drôle de tournure en arrivant enfin à la cabane. Deb et Ronan y avait déjà gouté, pour moi la rencontre avec les nonos à été musclée. Le nono est ce petit moucheron humanivore qui te pourrit la vie, te suce le sang en te laissant un gros point rouge sur la peau comme une trace de feutre, lequel va se transformer en un bouton ultra urticant et s’infectant en cas de grattage puis se finira en bobo de cheval comme ils disent ici. L’attaque de nonos est délirante, nous sommes recouverts, on en respire, on en mange, les feux que nous faisons les chassent à peine… il faut faire avec, on regrettera plus tard…



on en profite pour faire un portail avec Antoine



Lauranne au centre





J'envoie cet article depuis Hiva Oa, nous venons d'y arriver hier après une calme nuit de nav. On devrait repartir en fin de journée pour mouiller dans une des magnifiques baies peuplées de raies manta à Tahuata, l'île voisine; en attendant le début du festival...

A suivre!

3 commentaires:

  1. Bonjour les amis. Je ne vous ai pas écris depuis longtemps mais je vous suis toujours aussi assidument. Content de voir que vous occupez toujours autant vos journées. Léo a fait 21 mois, bientôt la fac!!! Arno et Maya ont eu un petit Mathéo en juillet, le 13, à un jour près on l'appelait fête Nat!!!
    J'ai validé mon diplôme d'ostéo et là, pause étude, travaux maison, pêche, voyage (un peu plus tard).
    Ce week-end je monte voir ton cousin deb. Il est toujours avec Zoé et habite Paname.
    Je vous envoie une photo de Léo.
    Gros bisous les amis, bonne fêtes de fin d'année. Bisous de nous 3
    Vous pensez repasser par la France un jours, un petit tour en Méditerrané ? On peu venir vous chercher à Sète!!!

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  2. Envoyez moi votre mail, je ne le trouve plus. Bises

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  3. allez c'est bon on sait très bien que vous êtes planqués en Vendée depuis deux ans à fumer des bdo dans une cave et que vous essayez de nous faire croire que vous faites le tour du monde.
    On y croit même pas vos photos retouché avec photoshop....

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