mercredi 22 avril 2015

seuls two

Tout d’abord un peu de publicité. Ce n’est pas les habitudes de ce blog mais une rencontre inattendue issue d’un joyeux concours de circonstance m’amène à vanter les mérites d’une bonne adresse pour vacanciers désireux de camper dans un endroit chatoyant et d’en garder des souvenirs et des amis jusqu'à l’autre bout du monde : le camping à la ferme La Rivière à Laguépy, à coté de Villefranche de Rouergue, Aveyron!

***

Depuis nos dernières nouvelles tout à été très vite, C’est en flânant à la marina Taina de Punaauia que nous rencontrons Alain et Serge devant le tableau d’affichage sur lequel nous nous apprêtions à placarder notre annonce d’équipiers. Ils prennent le large le lendemain matin, embarquement prévu  à 11h30…
Ainsi commence la délicieuse virée vers les îles sous le vent, en amoureux.
A quelques jours près cela faisait un an que nous n’avions plus navigué, nous reprenons immédiatement nos repères et redevenons équipiers, la prise en main du Sun Fizz se fait sans soucis! Avec Alain et Serge ca colle tout de suite aussi. Ce sont 2 vieux potes, Alain est médecin à l’hôpital de Raiatea, c’est une pate, le cœur sur la main, la tête pleine de projets de voyages. Serge n’est pas français, il est breton, grande gueule, plein d’humour, retraité de l’éducation nationale, ses loisirs : bricoleur et skipper pour les amis. 24 heures de nav nous ont menées à Raiatea, la moitié au pré, l’autre au moteur, c’est un régal de se retrouver à nouveau en mer au milieu de rien, surtout la nuit!!!

Raiatea droit devant



Bora Bora en arrière plan


Alain et Serge

L’approche de l’île est magique (ça nous fait toujours ça d’arriver dans un lieu inconnu en bateau), la proximité des îles, vue sur Tahaa, Huahine et Bora Bora, un lagon de carte postale, un décor de rêve. Aussitôt amarrés au ponton de la marina d’Uturoa Alain prend les devant, nous avions prévu camping sauvage, tente et duvet, il nous laisse son bateau le temps de notre séjour, ce sera comme à l’hôtel avec ventilateur et paréo. 


Nous avons quitté notre « frais » plateau de Taravao, ici c’est une fournaise, nu en paréo c’est déjà de trop! Puis nos compères rentrent chez eux, le jour décline, nous nous retrouvons tous les deux à bord, ce n’était pas arrivé depuis les Galápagos, on se perd entre souvenirs et avenir, tout tourne autour de la navigation… Le choix de la destination n’est pas anodin, ici se trouvent la majorité des bateaux en vente en Polynésie, cerise sur le gâteau, le bateau voisin est justement le Kelt en vente que nous avions repéré via internet… On bave, il est splendide!
Dès le lendemain nous le visitons après avoir contacté le broker (agence de vente), tout y est, il est équipé hauturier, bien entretenu et sain. Sa belle carène en fait un voilier plus destiné à la régate qu’à la croisière, l’espace intérieur s’en ressent, un peu étroit mais pourquoi pas… Nous établissons un planning de visite du parc de vente pour les prochains jours.
Parallèlement Alain a été touché par nos désillusions tahitiennes et se démène pour que nous passions un super séjour de détente. Ayant le diplôme de moniteur de plongée et étant très proche d’un club il nous invite à découvrir le tombant de la passe poissonneuse de Teavarua. 30 minutes à 6 mètres, gros délire, noyés dans le monde de Némo on a particulièrement retenu les murènes, la visite d’un Napoléon et d’un requin pointe noire. Damned, pas d’appareil photo étanche, a vous d’imaginer… 


L’élan de générosité ne s’arrête pas là, Alain parle de nous à l’hôpital et une de ses collègues nous prête son kayak de mer. Super sortie, on passe des hauts fonds d’eau turquoise du lagon au grand bleu du large, on suit de quelques mètres l’aileron d’un requin et on reprend la passe le long du motu. Cette fois à la nage, je manque de quelques centimètres de me faire à nouveau tortue-tracté… Le retour s’est révélé plus délicat, nous avions ramé comme des marteaux vers le large, impossible en fin de journée de savoir d’où nous étions partit… Après 2 bonnes heures de pagaies intensives à longer la cote dans un sens puis dans l’autre nous accostons le long ponton privé, enfin! La nuit tombe…


Les visites se poursuivent, du vieux, du moins vieux, avec travaux à prévoir, prêt à naviguer, en alu, en acier, en polyester, des conceptions amateurs, des grandes séries, nous oscillons de déceptions en coup de cœur. L’un d’entre eux se démarque et reste toujours en tête : un Mélody (Janneau) de 82, 10m, très bonne réputation, son équipement rassemble tous nos critères, il est sain (rapport d’expertise à l’appui), un défaut : je ne tiens dans aucune couchette, le carré devra devenir un lit… Pas de précipitation, on garde la tête froide, on n’est pas pressé.
Nous marchons pas mal mais restons dans le bourg d’Uturoa et ses alentours, l’idéal serait de trouver une voiture pour parcourir les 87km du tour de l’île. Même pas le temps d’espérer qu’Alain nous propose déjà la sienne et vu l’engin on pourra sortir un peu des sentiers battus. Une journée pour faire un bon tour de Raiatea suffit, nous en prenons plein les mirettes, rien à voir avec Tahiti, c’est très propre, très entretenu, les couleurs de la montagne et du lagon nous font  halluciner! 


une des nombreuses fermes perlières




vanilleraie


Huahine au loin


il est fou ce lagon, hein?


chaire de coco qui seche : le coprah, ingrédient du monoï







Une halte sur un site historique et mystérieux à la fois mérite qu’on s’y attarde : le marae, sanctuaire ou avaient lieu les cérémonies religieuses, culturelles et sociales. Celui-ci est célèbre, le marae Taputapuatea est le site majeur du monde Ma’ohi, il vaut à Raiatea le nom de berceau des civilisations polynésiennes. Il fut au centre d’une grande alliance religieuse et politique regroupant Raiatea, Tahaa, Bora Bora, Huahine, Tahiti, les îles Australes, Cook, Fidji et la Nouvelle Zélande! Un véritable complexe cérémoniel, on y accostait avec les doubles pirogues à voile que l’on rangeait dans des hangars, puis on accédait à la cour pavée entourée de pierres dressées  (qui avaient une fonction généalogique). Des pierres-dossiers servant d’appui aux prêtres et aux chefs étaient décorées de pièces de bois à l’effigie des divinités (To’o) ou représentant les familles (Unu). Trois Fare (maison) étaient construits, le Fare iamanaha (maison des trésors sacrés), le Fare tupapau (maison des morts) et le Fare ti’i (maison des idoles). Quelques mystères planent toujours sur le site comme les réorganisations généalogiques faisant du clan des Teva ou des Pomare les fondateurs de ce marae. On se pose également toujours la question des pratiques de sacrifices humains… Une chose est sure, la Christianisation est venue ébranler et mettre un terme à ces traditions… 



tiki

C’est vraiment un régal de se perdre dans les livres et documents de la découverte de la Polynésie. Si Magellan fut le premier (Tuamotu, 1520), on retient surtout Wallis (Tahiti, 1767), Bougainville (1768) et Cook (3 voyages : 1769, 73 et 77). La découverte des « sauvages » n’a pas mis longtemps à motiver l’envoi de missionnaires par la London Missionary Society qui après s’être cassé les dents finirent par convaincre grâce à l’enseignement de la bible dans les écoles (1803) et aux répressions violentes contre les croyants traditionnels Polynésiens. Et bien sur au milieu de tout ça il y a eu la plus célèbre mutinerie de l’histoire de la navigation, la Bounty! Le 26 octobre 1788 le navire anglais commandé par le capitaine Bligh entra dans la baie de matavai afin d’exporter les fruits de l’arbre à pain vers les Antilles. Après plusieurs mois d’escales les hommes d’équipages refusèrent de quitter ce paradis et ses vahinés et prirent le contrôle de la Bounty sous les ordres de Fletcher. Bligh et 18 des ses hommes furent abandonnés en pleine mer dans une chaloupe qui les mena vers les cotes indonésiennes après 6000 km de dérive!!! Le clan des révoltés se divise en 2, un groupe décide de rester à Tahiti et l’autre par peur de représailles colonise l’île de Pitcairn ou l’on s’aperçu 18 ans plus tard que la majorité des habitants portaient le nom de Fletcher… Le groupe restant à Tahiti a largement influencé l’histoire, notamment  par l’introduction des armes, et en facilitant la mise en place de la dynastie Pomare, dont les rois furent plus bienveillant a l’égard des européens qu’a l’égard de son peuple en marquant par les armes la fin des cultes traditionnels pour la religion protestante. Bligh ayant regagné l’Angleterre, la vengeance de la couronne contre les révoltés eu lieu, la marine anglaise envoya le navire de guerre La Pandorra cueillir les mutins à Tahiti, 10 seulement sont arrivés vivant en Angleterre, tous furent jugés, trois furent pendus.

Il y avait de quoi se révolter quand même. Les mutins comme les premiers découvreurs ne sont pas restés insensibles aux charmes des îles et de leurs vahinés, il faut dire qu’a l’arrivée de Wallis les marins découvrir des femmes nues et du sexe partout : dans les danses, les discutions et les mœurs, la pratique était tellement courante qu’une sorte de prostitution se mit en place, entamant le déclin de cette civilisation, les faveurs des vahinés était troquées contre des poignées de clous, ensuite recyclés en hameçons. A tel point que les marins commençaient à arracher les clous de leur propre navire. Depuis que l’évangélisation a pris racine, le mythe des puissants Ma’ohi et de leurs belles et fines vahinés aux charmes envoutant s’est envolé. L’occidentalisation en a fait des gens fortement sujet à l’obésité, pudiques, croyants jusqu'à la moelle, parfaits clients de la société de consommation à l’américaine (malbouffe et gros 4x4 à crédit),en exagérant un peu on peut dire qu’il y a plus d’églises ici que de commerces : catholiques, protestants, sanitos, témoins de Jéhovah, adventistes du septième jour (mormons), du premier jour, ou encore du jour dernier. Heureusement quelques coutumes ont survécues aux interdictions imposées par les missionnaires comme les sculptures (tikis), les chants, les danses et les tatouages. Coté métissage on compte 4 groupes : polynésiens, tinitos (chinois), popa’a (européens) et demis (être « popa’a et demi » signifie avoir un parent européen et un parent local). Tous cohabitent tellement bien qu’il n’existe plus de purs ma’ohis. En bref la population d’aujourd’hui (dont la moitié à moins de 20 ans) forme plus qu’un peuple : une famille solidaire. Le polynésien est timide, poli, gentil, et nonchalant bien sur! Il le dit lui-même : l’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve, ca le fatigue. La terre est si généreuse, l’océan si poissonneux. Un terrain, des cocos et des urus, une pirogue pour la pêche, un surf, et de la bière Hinano bien sur! Ce détachement vis-à-vis de l’argent est si rare pour un pays touristique que cela risque de ne pas durer, d’ailleurs la machine est en route, surtout à Tahiti, la société de consommation rattrape les mœurs… Enfin je crois qu’il y a une chose qu’on ne pourra jamais leur enlever : leurs sourires spontanés!


Voilà, je me suis enflammé… un peu de culture dans ce blog que diable, on parle toujours de nous… Quoiqu’il en soit ce petit descriptif fait usage sans retenues de raccourcis historiques, omettant certainement quelques moments clés, mais je pense que cela doit vous donner une image assez honnête des  sympathiques autochtones qui nous entourent et nous charment.

incontournables truck, transports en commun local





vue sur Taha'a depuis le sommet du Tapioï

frontière de corail entre lagon et océan



nous croisons chevaux, bovins et cochons en liberté

Après toutes ces sorties et activités géniales nous commençons à nous sentir redevables envers Alain. Le bougre a bien saisi le besoin de vacances et de détente qui nous habite, on dirait qu’il prend cela comme un challenge : nous faire sentir bien, et ca marche. En retour nous devons insister pour lui rendre quelques services, il cède, nous allons nous occuper de son jardin, taille, tonte, vernissage de la terrasse en bois et un petit ménage dans son séjour… A son tour Alain trouve qu’on en fait beaucoup (il est très gentil, n’est ce pas?), a ce train là on n’atteindra jamais l’équité, il décide de financer notre apprentissage de la plongée sous marine jusqu’au niveau 1… Que dire????  Qu’il est vraiment appréciable de rencontrer des gens pareil en voyage! S’il n’y avait que lui encore, ca serait juste génial. Mais il se trouve que depuis notre arrivée à Raiatea tous les gens qu’on rencontre, popa’a et locaux nous font un accueil inoubliable, cet endroit est un concentré d’âmes sensibles semble t il… Il y a les voisins de ponton à la marina, d’un certain âge, certe, un ancien pilote d’hélicoptère (il me donne du rêve) et  encore ces vieux loups de mers, navigateurs solitaires ou en couple,  multi-tour-du-mondiste, ayant trouvé refuge ici pour couler de vieux jours. Toujours soucieux de savoir si nous nous plaisons, soucieux de notre envie d’acheter un bateau sans se faire avoir, pleins de conseils à ce sujet sans virer au monologue, et toujours parés pour un apéro de ponton au couché de soleil. Merci à vous!
 Petite anecdote ou morceau de vie choisit qui mérite d’être raconté, l’histoire se déroule autour d’une des traditionnelles roulottes, véritable institution, il s’agit de camionnettes bricolées ou l’on vient manger le soir en famille des plats fait sur place à base de grillades, de chao men (nouilles chinoises) ou de poisson cru. L’une de ces roulottes se trouve le long du quai du petit port du bourg, dans une bonne ambiance chaude et sous la lumière tamisée des lampadaires, c’est celle que nous avions choisit. Après avoir passé commande nous allons flâner au bout du quai dans la pénombre, curieux de savoir ce qu’une femme et sa jeune fille péchait avec leur cannes en bambou. La discussion démarre avec une simplicité amicale, la mère tout sourire nous montre les rougets au fond du sceau pendant que la fille avec la même joie nous explique la préparation en friture qui attend les pauvres poissons en ajoutant que cela allait la régaler pour son petit déjeuner… Là-dessus un homme baraqué comme un tonneau vient s’excuser de nous déranger et nous informe que notre commande est prête à la roulotte, il n’est rien de moins qu’un client qui à coupé son repas pour venir nous chercher, le tout avec un sourire et une politesse à faire pâlir n’importe quel français… Je n’en reviens pas de la gentillesse des gens… Merci à vous aussi.
La magie ayant déjà opéré, nous baignons dedans, vient s’abattre sur nous ce qu’on pourrait appeler le clou du spectacle, l’apothéose! Le lendemain nous rencontrons encore un homme qui ne nous veut que du bien. Il s’agit du gérant d’une société de location de bateau, la même pour qui nous avons convoyé le God Speed Mary à travers l’atlantique jusqu’aux îles vierges. Nous sommes allé vers lui pour cueillir des infos sur la location de voiliers en vue d’un éventuel projet futur dont on aura peut être le loisir de reparler plus tard. Non seulement il a répondu à toutes nos questions mais il nous a en plus donné toute une batterie de documents sur la location, les contrats type, ajoutons à cela des cartes maritimes des îles sous le vent, un guide des mouillages de la zone… Ca ne s’arrête pas là, il nous informe qu’un de ses amis vend un bateau ici, un Mélody… Le fameux Mélody… Du tac au tac il saisit son téléphone, appelle l’ami en question, lequel est encore à l’aéroport de Raiatea, dans la salle d’embarquement. Si on veut le rencontrer il faut faire vite, notre héros donne l’ordre à une de ses employé de nous conduire à l’aéroport en quatrième vitesse en nous expliquant comment reconnaitre notre interlocuteur : un homme bedonnant, très gentil, un certain M. Bréard, répondant au surnom de loulou… Je m’arrête net! Certain d’entre vous aurons compris… pour les autres ce nom est le même que celui d’un loulou, père d’une très sympathique famille que l’on retrouvait lors de haltes annuelles dans le fameux camping  La Rivière quand j’étais ado… Je creuse un peu, sa femme s’appelle Thérèse, ils viennent de région parisienne, mon cœur s’emballe, je ne peux me décrocher de se sourire niais qui s’est accroché à mes lèvres en montant dans la voiture. Puis l’arrivée devant le parking, je le vois, c’est bien lui, loulou, et paf, tous ces souvenirs qui remontent, le camping à la ferme en Aveyron, les parents, mon sourire niais ne relâche pas et je le transmets à Deb, je suis immensément content de cette improbable rencontre! Je crois que nous avons enfin cessé de sourire plusieurs heures plus tard, après avoir échangé nos coordonnées et bu une bière express au bar de l’aéroport, après être rentré en stop au bateau, après avoir mangé, après nous être couché, en fait on a du décontracter nos mâchoires en s’endormant, heureux…

Les jours suivant ont été dédiés à l’apprentissage de la plongée, nous plongeons les matins et siestons les après midi, en fait ce sport demande énormément d’énergie! Progressivement nous descendons, jours après jours les exercices s’enchaînent, ainsi notre troisième plongée nous emmène à 22m, en bas du tombant de la passe. Comme la surface parait loin! Nous sommes accompagné par un Bec de Canne pendant une bonne partie de la plongée, et surtout nous avons eu la chance d’avoir la visite d’un requin gris, gros bestiau plus grand que moi et très curieux, il est passé plusieurs fois en dessous de nous pendant qu’on était Deb et moi partagé entre fascination et inquiétude. Notre quatrième fut la dernière plongée, nous avions atteint le niveau 1 rapidement. Pour une dernière nous avons été gâté, visite de l’épave du Norby, 3 mâts de commerce ayant fait naufrage en 1900. Contrairement aux précédentes descentes qui furent progressives en suivant un décor, celle-ci m’a donné l’impression de faire de la chute libre, nous avons parcouru les 29m en nous laissant glisser tout droit tout en décompressant sans arrêt. Drôle d’impression de sentir la « vitesse » de l’eau sur la peau, il faut dire que nous n’avions pas de repère, l’eau trouble en cet endroit à vite fait disparaitre la surface au dessus de nous alors que le fond n’est apparu qu’au dernier moment, dévoilant l’immense épave. Dès l’arrivée nous nous immisçons dans une petite brèche sur le pont du navire, celui-ci étant couché sur le flanc bâbord. A l’intérieur il faut allumer sa lampe, nous nous baladons entre les 2 ponts dont il ne reste que les membrures en acier, un tas de chaîne et une ancre gigantesque, et parcourons les 60 mètres de long du bateau en faisant halte dans une bulle d’air géante prisonnière dans la coque, ainsi nous avons pu nous parler au fond de cette épave, génial! Enfin nous ressortons et admirons l’épave de l’extérieur, pas de requin ni de Napoléon cette fois, en revanche il y avait une multitude d’huitres grosses comme des assiettes, de nombreux et gros chirurgiens, un mérou d’un bon mètre et un Ptéroïs, magnifique mais au venin extrêmement douloureux, à regarder seulement…

voici quelques images piquées sur le net afin de vous donner une idée des bestioles que nous avons rencontré:

le requin gris de récif

le majestueux napoléon


le ptéroïs ou poisson scorpion

l'interieur du Norby

Ainsi s’achève les cours de plongée, nous avions pris le rythme de partir plonger après le petit dèj, on a l’impression de s’ennuyer quand tout cela est fini, heureusement le vieux marché d’Uturoa ouvre ses portes dans le cadre du FIFO (festival international du film-reportage sur l’Océanie) ou des projections gratuites ont lieu. De toute manière il est temps pour nous de rentrer, nous avons trouvé un convoyage d’un monocoque pour une société de charter mais pour la fin du mois, un retour en avion parait plus raisonnable au niveau timming mais terriblement couteux. Une fois de plus c’est Alain qui nous sort de la. Il vient de faire la connaissance d’un propriétaire qui fait rapatrier son catamaran de Tahaa (l’île voisine) à Tahiti dans quelques jours, il nous met en contact, bingo, nous avons une place à bord. Encore un signe, le skipper qui est en charge du convoyage n’est autre que l’expert qui à examiné le Melody et avec qui nous aurons beaucoup à discuter… Car une inspection plus poussée de notre part sur chaque face de ce fameux voilier prometteur à révélé quelques frais supplémentaires comme un jeu au niveau de la crapaudine (safran) et le gréement dormant à inspecter de près, ou plus sérieusement, à changer. Pas de panique, même si on est toujours très intéressé, il nous reste encore des bateaux à visiter à Tahiti, nous attendons beaucoup d’un Dufour34 de 1974, très prometteur. A suivre…


nous rasons les motus de près

Nous quittons Raiatea, prenons la navette qui relie l’île de Tahaa et embarquons sur le cata à convoyer après avoir fait la connaissance du skipper. Finalement nous quittons Les îles sous le vent pour une nav de 110 milles au pré très serré (ce parcours à mauvaise réputation, on en avait déjà entendu parler), nous faisons la connaissance de nos équipiers, il s’agit de la femme du skipper et de ses parents, très bonne équipe! Rapidement la discussion s’oriente vers nos ambitions de futurs capitaines, tous autours de nous sont des marins aguerris et propriétaires de bateaux, le chef du bord est également propriétaire d’une boite d’expertise et vendeur de bateaux. Nous exposons notre enquête réalisée à Raiatea, tous acquiescent pour le Mélody mais ils tiquent aussi sur une occasion que nous n’avons peut être sous estimée, un Hunter 356, voilier moderne de 2002, équipé comme un porte avion, à sec depuis 5 ans car son propriétaire est en France pour raison de santé. Petit bémol, ce beau voilier à subit un tsunami à l’île Pâque et à quand même réussi à regagné Raiatea ou des travaux ont été entrepris par un chantier pour le remettre en état. La parole de l’expert nous invite à vraiment se pencher sur ce bateau, nous propose son expertise afin de mesuré la qualité des travaux et la fiabilité de l’engin. Selon lui il y a de très fortes chances que ce chantier est réalisé un très bon travail, il nous encourage donc  mener une enquête en vue d’être éventuellement propriétaires de ce voilier de 20 ans de moins que le Mélody… A suivre, tout est chamboulé dans notre tête… 
30 heures de navigations plus tard nous accostons à la marina taina à Tahiti, la navigation a été rude, j’ai pris mon quart avec un peu de vomi dans la moustache… Nous confirmons, c’est pas drôle de naviguer vers l’est dans ce secteur! Puis un peu d’autostop et nous voici de retour au château, nous retrouvons Charles qui commençait à s’impatienter de sa solitude d’une part, mais surtout d’un retour vers la France.  Le pauvre est très amère de l’échec, le deal avec Yvan est mort, broyé, notre groupe est éclaté, il est évidement déçu de notre souhait de poursuivre en couple et donc de ne pas avoir de place à notre futur bord pour un voyage sur long terme… Mais notre décision est prise… Nous sommes forcément tristes de le décevoir ainsi, il n’a donc plus qu’un seul but, retourner en France pour tourner la page de cette défaite.

En attendant vivement la suite…