Méa, coule pas !
Je ne sais pas
comment j’ai pu passer à côté de ça ! J’ai honteusement oublié de vous
notifier le départ de Siméon, il s’en est allé comme un prince un jeudi 16
janvier vers le Costa Rica ou sa nouvelle vie va débuter, son installation en
Amérique centrale à partir de son sac à
dos…
Il va nous manquer,
beaucoup, c’est vraiment un excellent compagnon, celui qui entreprends, qui
motive et qui met de la bonne humeur à
n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, Déb dira : « un rayon
de soleil, une très bonne copine! »
Nous partageons son
quotidien de marin depuis notre départ il y a presque 3 mois et jamais nous
avons douté de notre cohabitation, je souhaite à tous ceux qui se lancent dans
une telle aventure d’avoir un Sim avec eux, qu’en à nous, nous lui souhaitons
un très bon nouveau départ !!
* * *
Shelter bay, 7 jours d’escale dans cette marina complètement
excentrée dans la forêt équatoriale, ça semble être formidable, ça ne
l’est pas! Certes le Panama ou plutôt République de Panama est un pays sur
lequel je m’étais trompé. Je m’attendais à un vaste chantier (a cause du
canal), un endroit sans trop de verdure, c’est en fait tout le contraire! On
peut lire sur beaucoup de blogs que le Panama n’a rien à envier à son voisin le
Costa Rica du point de vue de la biodiversité animale et végétale. Sans trop se
démener on peut facilement observer rapaces, perroquets, vautours, toucans,
singes, araignées monstrueuses, iguanes, et une multitude d’arbres formant
cette forêt très dense. Alors oui les ballades sont sympas mais à 56$ la nuit à la marina,
même la piscine, la salle de gym et la bibliothèque ne comblent pas le trou qui se forme dans le budget!
La paprasserie est bouclée, le fleur de lotus franchira le
canal le vendredi 31 janvier, il nous reste 10 jours pour soulager nos porte
feuille en croisant le long des cotes de mouillage en mouillage.
Une rencontre entre temps mérite d’être signalée. Nous
faisons la connaissance de Matthieu et Léo, équipiers en partance pour la
Polynésie. 2 français très sympathiques et bien qu’ils soient équipiers
aujourd’hui (curieusement), le p’tit gars qu’on appelle Léo nous servi du rêve
pendant toute une soirée! Du haut de ses 25 ans son CV fait déjà de lui un mec chiant, il compte un diplôme de capitaine 200
voile lui ayant permis de naviguer sur des bateau d’exception, de la Norvège à
l’Antarctique, mono ou cata de renoms, notamment le Tara. D’ailleurs nous
aurions pu nous croiser plus tôt car il a fait partie de l’équipage qui l’a
convoyé jusqu’à Lorient où je suis également monté à bord (en qualité de
stagiaire pour des travaux de chaudronnerie, moins glorieux). Le pépère compte
déjà 9 passages du cap Horn et autant de remontées des canaux de Patagonie, et s’il est là
aujourd’hui c’est tout bonnement parce que le convoyage en transat retour du
bateau de Jean Pierre Dick qu’il devait assurer à été annulé… Si tout se passe
bien nous retrouverons ces 2 zigotos aux Marquises afin de refaire le plein de
matière à rêver !
l'entée du canal... Certains l'aiment chaud... |
20 janvier, nous partons pour Portobello, navigation
mouvementée au pré serré, quelques similitudes me rappelle le golfe de
Gascogne, à tel point que je me surprends à me retrouver a genoux au dessus de
la filière en tain de restituer mon petit dèj’… Pour plus de piquant nous
perdons notre génois à l’eau après que sa drisse est subitement cédé, nous
parvenons tant bien que mal à le hisser sur le pont pendant que la houle nous
passe dessus… ah Caraïbes… Une mer dégueu mais une mer chaude!
Nous ne sommes que 3 à bord, notre recherche d’équipiers nous
a mener à rencontrer plusieurs
postulants, tous ont renoncés, nous n’en sommes pas loin nous non plus. Malgré
tout l’attachement humain qui nous lie à Marc, il n’en reste pas moins que le
bonhomme n’a rien d’un skipper (et ne s’en cache pas, au contraire), nous
craignons une traversée du Pacifique non pas « survie » mais assez
éprouvante du moins. Nous faisons part de nos doutes au capitaine, on se laisse
le temps de la réflexion pendant ces 10 jours.
Arrivée dans la baie de Portobello en fin de journée, le
temps de se rendre dans la zone de mouillage il fait déjà nuit noire… Nous parvenons à jeter l’ancre dans un coin que
nous jugeons convenable grâce à la carte, seul moyen de repère. Surprise au
matin, nous mouillons à 20 mètres d’une épave dont les morceaux de tôle
saillants et rouillés n’aurait fait qu’une bouchée de notre coque en plastique…
Deb et moi nous partageons le livre « la route de
l’argent » de machin truc ( ?) que nous a laissé Sim. Il y est
question de Portobello. Avant que l’expédition malouine ne créé la nouvelle
route de l’argent en 1703 en « ouvrant le cap Horn » pour rapatrier
en Europe les trésors issus du commerce avec le Pérou, les espagnols venaient
mouiller ici à Portobello pour finir à dos de mules le trajet jusqu’au Pérou.
On y retrouve donc quelques vestiges des défenses de la baie… Le programme est
simple, gonflage de l’annexe, visite, pêche, sieste.
cet animal est: A- un chien issu d'un lobratoire B- une yenne issue d'un laboratoire C- un pneu creuvé issu d'un laboratoire D- un délicieux repas local |
réparation de la drisse de génois |
Nouveau départ de bon matin, direction l’archipel des San
Blas. Si on ne veut pas jeter l’ancre de nuit à nouveau il va falloir cravacher
et faire ronronner la machine, la route est longue! Malgré une belle navigation
à la voile nous craignons d’arriver tard et nous rapprochons donc de la cote
afin de se mettre à l’abri pour la nuit. Nous avions repéré 2 mouillages
potentiels, l’un dans la baie de Chiquita, l’autre derrière une île un peu plus
loin. Après un passage dans la première nous faisant renoncer à se poser là
nous filons au deuxième abri, idem, nous sommes très mal protégés de la houle…
C’est inévitable, à moins de faire des ronds au large jusqu’au petit matin, nous allons devoir improviser une navigation
entre les îles dans la nuit noire, à la carte, et j’aime autant vous dire,
c’est corsé! Bon nombre d’équipages nous avait avertit de surtout ne pas
pratiquer les San Blas de nuit… Nous progressons tel un sous marin, les yeux
rivés sur le logiciel Open CPN offrant les cartes les plus précises que nous
ayons, aucune balise, aucun phare, des fonds qui passent brutalement de 45m à
1,5m, une multitude d’îles et des coraux éparpillés… Je vous invite à consulter
une carte marine du coin sur internet pour vous rendre compte! Ceci étant si
vous lisez ces lignes c’est que nous avons finalement réussi. Petite réussite,
nous jetons l’ancre après deux échouages coup sur coup, sans gravité…
C’est parti pour quelques jours de repos, dès le levé
du soleil nous découvrons le petit coin de paradis qui nous entoure. Quelques formalités
sur l’île de Porvenir histoire de se faire délesté de 200$ pour un permis de
croisière panaméen, puis l’aventure commence, de mouillages en mouillages nous
visitons l’archipel dont les îles font le charme : Coco Bandero, îles
Citron, îles Coco, Rio Azucar ,…
Iles désertes, iles habitées, baignades, pêche et noix de coco… On se ressource!
Porvenir |
la petite île est coupée en 2 par un piste d'atterissage qu'il convient d'emprunter pour aller d'un coté à l'autre |
nous y voilà! Ceci est le drapeau des Kounas, habitants de cette reserve que sont les San Blas. Qui va se risquer à donner un explication? |
Petite île deserte après Porvenir |
Il y a un curieux point commun dans chaque île, nous sommes systématiquement acceuillis par une savate... Véridique! |
Et on doute encore de l'exsistence du tout puissant après ça? |
Les kounas se déplacent en pirogue et vendent leurs produits directement aux plaisanciers, on nous propose ce drapeau... le pavillon de courtoisie est hissé, ça fait un drôle d'effet! |
Les navigations entre les îles sont toujours aussi tendues,
nous trouvons le moyen de nous échouer à nouveau, la carte n’indiquant pas ce
minuscule haut fond d’1,20m alors que partout autour le sondeur indiquait 30m.
Heureusement nous ne nous sommes pas plantés vite car la quille en acier est
bien posée sur les coraux. Nous franchirons l’obstacle en force grace au moteur…
Doutes, sueurs et fesses sérrées.
Rio Azucar... |
Toute l'île est entourée de ces cabanes de fortunes, ce sont des toilettes. |
Nous passons d’excellents moments, cette croisière nous
apporte beaucoup et nous rapproche de Marc. Cependant plus le Pacifique
approche moins nous nous y projetons. Notre choix s’est porté sur un abandon de
l’aventure à bord du Fleur de Lotus, au grand regret de Marc qui a du mal à comprendre nos motivations (ou plutôt
démotivations) mais qui les respecte. Nous ne le lâcherons pas comme un vieux
capitaine usagé, il faudra des équipiers (line handlers ), obligatoires
pour le passage du canal, nous nous engageons à en faire partie quitte à
revenir en arrière ensuite pour trouver une correspondance… A moins que l’envie
frénétique d’aller rejoindre Anna et Ronan au Mexique ne reprenne le dessus…
Cela compromettrai notre routage vers la Polynésie, c’est terrible, choix était
fait de tracer et voilà que nous ne sommes encore pas clair avec nous même… On
verra après le canal!
karoutcho! et n'hésitez pas à laisser des commentaires! ça fait toujours plaisir!!!