jeudi 30 janvier 2014

De Shelter Bay à Shelter Bay

Méa, coule pas !

Je ne sais pas comment j’ai pu passer à côté de ça ! J’ai honteusement oublié de vous notifier le départ de Siméon, il s’en est allé comme un prince un jeudi 16 janvier vers le Costa Rica ou sa nouvelle vie va débuter, son installation en Amérique centrale  à partir de son sac à dos…
Il va nous manquer, beaucoup, c’est vraiment un excellent compagnon, celui qui entreprends, qui motive et qui met de la bonne humeur  à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, Déb dira : « un rayon de soleil, une très bonne copine! »
Nous partageons son quotidien de marin depuis notre départ il y a presque 3 mois et jamais nous avons douté de notre cohabitation, je souhaite à tous ceux qui se lancent dans une telle aventure d’avoir un Sim avec eux, qu’en à nous, nous lui souhaitons un très bon nouveau départ !!

* * * 

Shelter bay, 7 jours d’escale dans cette marina complètement excentrée dans la forêt équatoriale, ça semble être formidable, ça ne l’est pas! Certes le Panama ou plutôt République de Panama est un pays sur lequel je m’étais trompé. Je m’attendais à un vaste chantier (a cause du canal), un endroit sans trop de verdure, c’est en fait tout le contraire! On peut lire sur beaucoup de blogs que le Panama n’a rien à envier à son voisin le Costa Rica du point de vue de la biodiversité animale et végétale. Sans trop se démener on peut facilement observer rapaces, perroquets, vautours, toucans, singes, araignées monstrueuses, iguanes, et une multitude d’arbres formant cette forêt très dense. Alors oui les ballades sont sympas mais à 56$ la nuit à la marina, même la piscine, la salle de gym et la bibliothèque ne comblent pas le trou qui se forme dans le budget!





La paprasserie est bouclée, le fleur de lotus franchira le canal le vendredi 31 janvier, il nous reste 10 jours pour soulager nos porte feuille en croisant le long des cotes de mouillage en mouillage.

Une rencontre entre temps mérite d’être signalée. Nous faisons la connaissance de Matthieu et Léo, équipiers en partance pour la Polynésie. 2 français très sympathiques et bien qu’ils soient équipiers aujourd’hui (curieusement), le p’tit gars qu’on appelle Léo nous servi du rêve pendant toute une soirée! Du haut de ses 25 ans son CV fait déjà de lui un mec  chiant, il compte un diplôme de capitaine 200 voile lui ayant permis de naviguer sur des bateau d’exception, de la Norvège à l’Antarctique, mono ou cata de renoms, notamment le Tara. D’ailleurs nous aurions pu nous croiser plus tôt car il a fait partie de l’équipage qui l’a convoyé jusqu’à Lorient où je suis également monté à bord (en qualité de stagiaire pour des travaux de chaudronnerie, moins glorieux). Le pépère compte déjà 9 passages du cap Horn et autant de remontées des  canaux de Patagonie, et s’il est là aujourd’hui c’est tout bonnement parce que le convoyage en transat retour du bateau de Jean Pierre Dick qu’il devait assurer à été annulé… Si tout se passe bien nous retrouverons ces 2 zigotos aux Marquises afin de refaire le plein de matière à rêver !

l'entée du canal... Certains l'aiment chaud...

20 janvier, nous partons pour Portobello, navigation mouvementée au pré serré, quelques similitudes me rappelle le golfe de Gascogne, à tel point que je me surprends à me retrouver a genoux au dessus de la filière en tain de restituer mon petit dèj’… Pour plus de piquant nous perdons notre génois à l’eau après que sa drisse est subitement cédé, nous parvenons tant bien que mal à le hisser sur le pont pendant que la houle nous passe dessus… ah Caraïbes… Une mer dégueu mais une mer chaude!
Nous ne sommes que 3 à bord, notre recherche d’équipiers nous a mener  à rencontrer plusieurs postulants, tous ont renoncés, nous n’en sommes pas loin nous non plus. Malgré tout l’attachement humain qui nous lie à Marc, il n’en reste pas moins que le bonhomme n’a rien d’un skipper (et ne s’en cache pas, au contraire), nous craignons une traversée du Pacifique non pas « survie » mais assez éprouvante du moins. Nous faisons part de nos doutes au capitaine, on se laisse le temps de la réflexion pendant ces 10 jours.

Arrivée dans la baie de Portobello en fin de journée, le temps de se rendre dans la zone de mouillage il fait déjà nuit noire… Nous  parvenons à jeter l’ancre dans un coin que nous jugeons convenable grâce à la carte, seul moyen de repère. Surprise au matin, nous mouillons à 20 mètres d’une épave dont les morceaux de tôle saillants et rouillés n’aurait fait qu’une bouchée de notre coque en plastique…


Deb et moi nous partageons le livre « la route de l’argent » de machin truc ( ?) que nous a laissé Sim. Il y est question de Portobello. Avant que l’expédition malouine ne créé la nouvelle route de l’argent en 1703 en « ouvrant le cap Horn » pour rapatrier en Europe les trésors issus du commerce avec le Pérou, les espagnols venaient mouiller ici à Portobello pour finir à dos de mules le trajet jusqu’au Pérou. On y retrouve donc quelques vestiges des défenses de la baie… Le programme est simple, gonflage de l’annexe, visite, pêche, sieste.





cet animal est:
A- un chien issu d'un lobratoire
B- une yenne  issue d'un laboratoire
C- un pneu creuvé issu d'un laboratoire
D- un délicieux repas local









réparation de la drisse de génois



Nouveau départ de bon matin, direction l’archipel des San Blas. Si on ne veut pas jeter l’ancre de nuit à nouveau il va falloir cravacher et faire ronronner la machine, la route est longue! Malgré une belle navigation à la voile nous craignons d’arriver tard et nous rapprochons donc de la cote afin de se mettre à l’abri pour la nuit. Nous avions repéré 2 mouillages potentiels, l’un dans la baie de Chiquita, l’autre derrière une île un peu plus loin. Après un passage dans la première nous faisant renoncer à se poser là nous filons au deuxième abri, idem, nous sommes très mal protégés de la houle… C’est inévitable, à moins de faire des ronds au large jusqu’au petit matin,  nous allons devoir improviser une navigation entre les îles dans la nuit noire, à la carte, et j’aime autant vous dire, c’est corsé! Bon nombre d’équipages nous avait avertit de surtout ne pas pratiquer les San Blas de nuit… Nous progressons tel un sous marin, les yeux rivés sur le logiciel Open CPN offrant les cartes les plus précises que nous ayons, aucune balise, aucun phare, des fonds qui passent brutalement de 45m à 1,5m, une multitude d’îles et des coraux éparpillés… Je vous invite à consulter une carte marine du coin sur internet pour vous rendre compte! Ceci étant si vous lisez ces lignes c’est que nous avons finalement réussi. Petite réussite, nous jetons l’ancre après deux échouages coup sur coup, sans gravité…
C’est parti pour quelques jours de repos, dès le levé du soleil nous découvrons le petit coin de paradis qui nous entoure. Quelques formalités sur l’île de Porvenir histoire de se faire délesté de 200$ pour un permis de croisière panaméen, puis l’aventure commence, de mouillages en mouillages nous visitons l’archipel dont les îles font le charme : Coco Bandero, îles Citron, îles Coco, Rio Azucar ,…  Iles désertes, iles habitées, baignades, pêche et noix de coco… On se ressource! 

Porvenir


la petite île est coupée en 2 par un piste d'atterissage qu'il
 convient d'emprunter pour aller d'un coté à l'autre



nous y voilà!
Ceci est le drapeau des Kounas, habitants de cette reserve que sont les San Blas.
Qui va se risquer à donner un explication?


Petite île deserte après Porvenir




Il y a un curieux point commun dans chaque île,
nous sommes systématiquement acceuillis par une savate...
Véridique!


Et on doute encore de l'exsistence du tout
puissant après ça?

Les kounas se déplacent en pirogue et vendent leurs produits
directement aux plaisanciers, on nous propose ce drapeau...
le pavillon de courtoisie est hissé, ça fait un drôle d'effet!




Les navigations entre les îles sont toujours aussi tendues, nous trouvons le moyen de nous échouer à nouveau, la carte n’indiquant pas ce minuscule haut fond d’1,20m alors que partout autour le sondeur indiquait 30m. Heureusement nous ne nous sommes pas plantés vite car la quille en acier est bien posée sur les coraux. Nous franchirons l’obstacle en force grace au moteur… Doutes, sueurs et fesses sérrées.

Rio Azucar...

Toute l'île est entourée de ces cabanes de fortunes,
ce sont des toilettes.


On se retrouve de fil en aiguille atablé avec un grand groupe de voyageurs
"multinationnalité" et nous passons la soirée avec un jeune couple d'allemands
qui traverse l'amérique du sud.
Poulet frit et langoustes!




Nous passons d’excellents moments, cette croisière nous apporte beaucoup et nous rapproche de Marc. Cependant plus le Pacifique approche moins nous nous y projetons. Notre choix s’est porté sur un abandon de l’aventure à bord du Fleur de Lotus, au grand regret de Marc qui a du mal  à comprendre nos motivations (ou plutôt démotivations) mais qui les respecte. Nous ne le lâcherons pas comme un vieux capitaine usagé, il faudra des équipiers (line handlers ), obligatoires pour le passage du canal, nous nous engageons à en faire partie quitte à revenir en arrière ensuite pour trouver une correspondance… A moins que l’envie frénétique d’aller rejoindre Anna et Ronan au Mexique ne reprenne le dessus… Cela compromettrai notre routage vers la Polynésie, c’est terrible, choix était fait de tracer et voilà que nous ne sommes encore pas clair avec nous même… On verra après le canal!

karoutcho! et n'hésitez pas à laisser des commentaires! ça fait toujours plaisir!!!

samedi 18 janvier 2014

RECHERCHE EQUIPIER(E)S - WE NEED FOR A CREW

Il nous manque 2 équipier(e)s pour entamer le pacifique, passage du canal de Panama puis galapagos et enfin Marquises!!!!
nous avons fait les formalités, nous avons aussi une date de passage : le 31 janvier, rdv avec le pilote la veille.
Je ne vous cache pas que c'est la naviguation la plus chère du périple entre le canal et les Galapagos, compter une participation d'environ 500 euros par tête couvrant tous les frais, canal, escale (marina), gasoil, nourriture...
Pour ceux qui serait tenté de venir plus tôt, une croisières dans l'archipel des San Blas est prévue en attendant de franchir les écluses.
Nous vous embarquons avec très très grand plaisir dans une tranche de nos aventures, si toutefois vous craignez la chaleur et les tortue géantes et que vous ne vous sentez pas de venir n'hésitez pas à en parler autour de vous!!!!!!!!!!!!!

A bientôt!!!!










quoi, vous hésitez encore??????!!!! Mais non, vite vite, un tour d'avion et en route, prend ton maillot chérie on s'en va!!!!!

mercredi 15 janvier 2014

Traversée des Caraibes

La mer des caraïbes d’est en ouest.
1ère escale : Aves (Vénézuela). Ou mouillage au milieu de l’océan.
A 170 milles de Pointe a pitre, simple banc de sable à fleur d’eau, tel un sommet avec ses 1700 mètres de profondeurs qui l’entoure et coupé des flots sur un versant par les coraux, c’est à cette limite que nous mouillons. L’île mesure 300m par 30, j’aimerai vous dire que nous étions seuls au monde mais l’endroit est également une base militaire vénézuélienne  comptant 14  sympathiques gaillards en short et tongues jouant au beach volley quand ils ne sont pas sur leur affreux perchoir. Aves est également une réserve animalière, notre autorisation de débarquer ne tient qu’au hasard du calendrier : la saison d’éclosion des œufs de tortues vient de se terminer.







Premiers pas sur l'île, nous découvrons la curieuse faune


une impressionnante colonie d'oiseaux (sternes?)


de la promenade à l'omelette il n'y a qu'un pas! regarder ou on met les pieds!


variante argentée...

et puis il ya les "gros", ils sont six (frégattes?), cohabitants ou mangeurs d'oeufs?


... d'une certaine élégance...

un petit gout de gallapagos, en attendant, pas de tapis volant pour les principaux intéressés qui se reconnaitrons. Petit excercice d'ailleurs, quels sont tous ces oiseaux et cohabitent-ils?



les petites tortues qui n'ont pas eu le temps de rejoindre le large assez vite






un barracuda


et quelques surprenants poissons (perroquet?)

Une dentition à faire palir un dentiste. La morsure est douloureuse, j'ai testé.

L’escale terminée nous reprenons le large, toujours vers l’ouest, nous profitons du reste des alizés de l’atlantique qui nous pousse

Panne surprise, celle là on l'a déjà entendue, pilote auto!!!!!
un après midi complet pour trouver la faille : l'électro-aimant n'est plus alimenté.


il fait très chaud, une baignade à la traine par jour minimum


les incontournables apéros-jeux




Prochaine escale évoquée : Curaçao. Nous avons notre bible de bord, routes et escales de grande croisière de J. Cornell, Deb est à l’étude et nous orienterait plutôt vers Bonnaire, proche de Curaçao et décrite comme le 3ème spot de plongée au monde… C’est tentant, hein? A l’unanimité nous y mettons le cap. Il faut dire qu’entre Curaçao et Panama les fichiers météo n’annonce pas une nav de tout repos et notre bible décrit la mer des caraïbes comme une des plus dure. 



Malgré cela l’envie frénétique d’être à Panama le 15 titille nos équipiers Sim et Arthur… il faudra attendre d’être à 60 milles de notre abri pour tirer au sort et se voir changer de cap : Panam direct sans escale…
24h après cette décision et à 460 milles de notre prochain waypoint  (point de passage) « manzanillo », les conditions sont largement tolérables bien le vent se fasse de plus en plus soutenu. On ne pourra vous renseigner sur la vitesse de ce dernier car l’anémomètre à déjà rendu l’âme depuis le gascogne. Nous utilisons les « pilot charts », tracés faits de waypoints offrant une trajectoire permettant d'éviter la mer agitée associée avec  les hauts fonds.

Ca y est, nous sommes dedans ce 12 janvier. Forts vents d’est (arrière), la houle également, très serrée. Comme il était dit dans l’énoncé certaines vagues nous passent dessus, après deux gros remplissages du carré nécessitant pompage nous nous résignons enfin à fermer les ouvertures, malgré la chaleur. Le pilote travaille dur, il décroche de temps en temps tant la tâche est ardue, mais sans danger, nous sommes largement sous-toilés . Bien que le bateau ai à son bord un tourmentin (pour le très gros temps) et une trinquette (pour le gros temps seulement), bien que cette dernière soit  déjà préparée dans son sac et fixée sur l’étai largable prête à être hissée, nous préférons  utiliser le génois presque entièrement roulé ne laissant qu’un mouchoir de poche. De cette manière nous pouvons rouler ce qui reste de toile sans sortir du cockpit grâce au renvoi de bouts par piano alors que pour affaler la trinquette il faut aller faire le pitre a l’avant, tout remettre dans le sac, moins sécurisant. Nous tenons les 6-7 nds de moyenne, pour le peu de toile c’est énorme, lorsque les rafales s’accordent avec la houle cela donne l’occasion de quelques surfs, on relevera une pointe à plus de 16 nds! Rassurez vous, rien d’effrayant, j’irai même jusqu'à dire que c’est délicieusement grisant, ce que je me garderai cependant d’affirmer si nous étions dans l’autre sens, au pré dans cette même mer.



des daurades, au four, meunières, tout y passe

singulière lessive...
Et dans la soirée nous passons les brises lames du grand port de colon (à l'entrée du canal) (c'est drole ça), on se fait engeulé par VHF car nous sommes dans le chenal des très nombreux cargo, on se faufile entre eux, on se fait klaxonner...
Puis finalement nous atteignons Shelter Bay et sa marina entourée de forêt tropicale bien dense peuplée de singes hurleurs.









De là nous allons pouvoir préparer du plus sereinement possible notre traversée du canal, il faut prévoir une visite de salubrité du navire, des papiers administratifs en pagaille, des dollars, énormément, 1500 le passage sans le visa et tout ce qui va avec comme les 2x25 dollars de taxi pour se rendre à l'immigration...
et enfin prétendre à voir le nom du bateau dans la liste d'attente des passages vers l'autre océan.


karoutcho!!!!!!!!!!!!!!