vendredi 22 novembre 2013

ADIOS AMIGOS, BOM DIA LISBOA



Chères familles, chers amis, chers retraités, chers actifs, chers écoliers, chers assistés (LOL, MDR, drôle), chers nouveaux camping caristes, chers camping caristes avertis, chers extraterrestres (Caya), chers pêcheurs, chers à saucisse, chers lecteurs!
Sachez que nous pensons souvent à chacun de vous, vous nous manquez un peu (mais pas trop). Nous aimerions souvent vous prélever à vos occupations un instant pour vous avoir à nos côtés et vous montrer ce qu'on est en train de vivre... On se contentera d'écrire!
Il y a du changement, du bon! Aujourd'hui 12 novembre 2013 à 17h20 nous doublons le cap finistère et franchissons le 43ème degré Nord, signant ainsi notre sortie du golfe de Gascogne! Libération! [NDLR : IDEE RECETTE, ce soir mangez rapide, mangez liquide, partagez cette victoire en trinquant jusqu'à plus soif tout en entonnant des chants révolutionnaires sur le thème de la libération.] Notre mérite n'est cependant pas si fameux car beaucoup de gasoil aura été brûlé pour en arriver là. "M'enfin" concluait si bien Gaston Lagaffe.


 le cap finistère


30 heures de nav séparaient La Corogne de Gijon, 3 seulement ont vu les voiles hissées. Nous rasons de près les récifs de la pointe N-O espagnole au son du moteur, la côte est mystique, ça ressemble à la bretagne, façon Ouessant. Des rochers pointus et hostiles sortent de l'eau, en arrière plan des flancs de montagne abrupts avec des cascades qui tombent dans l'océan depuis le sommet. Le tout sous un ciel aux couleurs d'orage, je vois d'ici les comptes et légendes locales. Nous nous promettons de revenir nous balader par là après notre grand voyage.





 

Escale expresse à la Corogne, nous marchons dans les traces d'Anna et Ronan. Nous entrons dans la ria vers 1h du matin en dépassant le phare d'hercule (Fi(4)20s), nous sommes devenus experts dans les navigations côtières nocturnes et les interprétations des balises et de leurs lumières. Le port est immense, tellement que l'on se perd le long des quais de la criée en pleine activité, finalement nous finissons par trouver la pompe 24/24 chez les plaisanciers et nous reprenons aussitôt le large le ventre du bateau plein de carburant, il est 2h30.
L'ambiance est bonne à bord, c'est en partie grâce aux pignonades de notre capitaine. Nous avons nommé ainsi les éphémères instants où la situation inattendue rencontre le manque de discernement (c'est pas facile à expliquer), comme précédemment le coup des soutes pleines de bidons vides. En voici quelques unes. Nous longeons les côtes espagnoles depuis quelques jours maintenant quand soudainement Philippe s'étonne de voir la côte à bâbord. Il arrive qu'il sorte de son sommeil (en plein rêve hasardeux) en lançant "hisser la grand voile", "empannage", ou plus récemment à 7h00 du matin "sortez les tomates, on va faire du taboulet". Il est aussi capable en nav de nuit de soutenir mordicus que la lumière blanche qui nous précède, passant d'un bord à l'autre puis disparaissant dans un port est la lumière d'un phare signalé sur la carte à 59m de haut. Enfin c’est un peu moqueur mais on s’en régale tous les 3 et en redemandons ! Philippe est un personnage à l’image de son navire : haut en couleurs !
A l ‘heure où j’écris ces lignes sur un brouillon le cap finistère est derrière nous depuis 30 milles, il est 21 heure, je viens de finir mon premier quart. Nous faisons cap plein sud, poussés par un vent de nord qui nous mène à près de 6 nœuds de moyenne. La lune inonde la mer qui est enfin devenue calme, c’est le pied total ! D’autant que les dauphins nous ont rendu plusieurs visite aujourd’hui, on s’est rendu compte qu’on pouvait les exciter en jouant des rythme sur la coque. En m’allongeant a plat ventre sur l’étrave j’arrive à les toucher lorsqu’ils frottent le bateau !

 

                                                               ***

KAROUTCHO !
J’entame mon deuxième quart de nuit (de 2h à 4h). Entre temps la mer n’est plus du tout la même, la GV qui était ouverte en ciseau avec le génois a été affalée, le vent toujours N à forci (20N) et le houle croisée complètement désordonnée et déferlante est de plus en plus serrée. Bon… Dès la première demie heure je comprends que le génois mérite un bon ris, Philippe, chaudement installé dans son duvet me propose son aide, j’accepte. C’est dans l’instant qui a suivi que « l’événement » est arrivé. Bien que des leçons déjà connues en ont été re-tirées, comme la ligne de vie obligatoire de nuit, son issue est heureuse, c’est pourquoi nous l’avons classé dans les pignonades (ultime). Notre capitaine enfile en hâte quelques vêtements et me rejoins dehors. Préparation à la manœuvre, le voilà alors a genoux sur le banc sous le vent, la tête passée par la chandelier à l’extérieur du bateau pour observer le génois. C’est alors qu’une formidable vague nous a littéralement abordé par bâbord, déferlant et remplissant la « baignoire » en même temps qu’elle a fait giter le bateau au point de la remplir davantage par le coté tribord. J’ai juste eu le temps de m’agripper à la filière d’une main, et voyant Philippe disparaitre entièrement sous le bouillon, de l’agripper par le jean de l’autre. Le bateau très équilibré n’a pas mis bien longtemps à se redressé, découvrant Philippe, trempé et hébété, avec une tête que je ne suis pas prêt d’oublier ! 24h après j’en rigole encore jusqu’aux larmes ! Le malheureux était juste venu donner un cout de main entre deux cycles de sommeil. Finalement nous affalons tout et démarrons le moteur.
La mer est restée agitée comme ca toute la journée suivante, nous nous tordons de rire a chaque fois qu’on relate « l’événement ». Deb est peut être moins sujette au fou rire, elle est excédée par le bruit du moteur et renverse systématiquement son café à cause de la houle. Une petite sieste et quelques notes de Gilberto Gil plus tard elle retrouve sa pêche.
Ca y est, nous sommes amarinés, cette mer derrière son côté invivable à bord ne nous donne plus souci, au pire au petit trouble du ventre qu’une sieste dissipe rapidement.



 

Nous avons renfilé le génois seul vers 13h et l’avons gardé jusqu’à Lisbonne, une trentaine d’heures plus tard . Trentaines d’heures qui ont comprises une nuit douce, calme, sous les étoiles et la lune, révélant au petit matin les premières îles portugaises au large du Cabo Carvoeiro. Levé de soleil et dauphins encore au RDV. Grace aux dauphins on note un changement d’eau, jusqu’à maintenant lorsqu’ils nous montraient leurs ventres le reflet laissait paraitre une eau verte, maintenant elle est bleue. Autre rencontre inattendue à laquelle seulement moi et Sim avons eu l’honneur d’assister : une baleine est venue reprendre son air et crachant son jet de brume est apparue à quelques dizaines de mètres sur notre bâbord, attirant dans son sillage les dauphins qui nous accompagnaient. Gigantesque ! Nous aurons bientôt d’autres rencontres avec les cétacés.
La halte à Lisbonne est très attendue, en entrant dans la rade du Tage on débouche une bouteille de rouge, il commence à faire nuit, une fois de plus nous nous exercerons aux interprétations des balises. Dire qu’au départ il n’était pas envisageable  d’entrer dans les ports de nuit (par sécurité), quitte à attendre le jour au large… Lisbonne est attendue, certes, mais comme a la Corogne, brève. Pas le choix, Cedric, le cinquième équipier à déjà atterrix à Marakech et se dirige vers Agadir, il devrait y être 5 jours avant nous. Le RDV que lui avait fixé Philippe ne comprenait pas qu’on prenne le temps d’enfiler autant de perles dans le golfe de Gascogne.
Nous remontons la rade, passant les monuments, ca sent bon dehors. Aussitôt amarrés au ponton de la marina nous filons en tenue de quart nous perdre dans quelques quartiers et atterrissons dans un petit resto populaire, poulpe, morue, daurade, vin, bière, wouah ca fait du bien !!!!!
Avitaillement le lendemain matin et départ, nous sommes tout les 4 tristes de quitter cette ville si accueillante et jolie. Une fois de plus on se promet d’y retourner.
Dans 4 à 5 jours, Agadir !!!!! Je vous le donne en milles : 500.

Prière d'avoir l'impression que cet article à été posté le dredi 14 novembre. Amen!

4 commentaires:

  1. Tom, tu m'épates.Et c'est pas si tellement qui y'en a. (qui m'épatent). Vos aventures nautiques m'arrivent dans mon Vouhé terrien comme des images rêvées. Vogue moussaillon , vogue sur les 7 mers et les océans, envoie nous encore des images pour que le soir venu, dans nos alcôves douillets, nous puissions savourer la lecture de ton récit !

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  2. Tu commences à être très lu, on parle de ce récit pour le goncourt. Faudra juste respecter la chronologie pour l'édition. Mais sinon c'est nikel, ENCORE!!! (et essayes de ramener un dauphin pour l'aquarium).

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  3. Raaaah!!! J'suis trop jalouse! Et vous avez déprimé Ronan!! On vous aime fort! Vous nous manquez!! Bisous Aztèques, nous on part dans la jungle la semaine prochaine, na!!

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  4. Salut les amis. Ici Montpellier ! Ravis de voir que Tom a toujours autant d'histoires à raconter.... Chez nous le Babychou pousse (5ième mois)!!! Pour votre grande traversé, pensez à la vitamine C !!!
    De gros bisous et à "bientôt"
    Laure et Gibou

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