Attention, cet article atteint des records de longueur, je vous en ai mis une bonne tartine, prévoyez vous un apéro pour en venir à bout!
Avant de commencer je dois réparer une omission,
nombreuses sont les rencontres au fil du voyage et beaucoup d’entres elles
n’apparaissent pas dans ce blog. Pourtant nous connaissons Nine et Kriss depuis
Raiatea, alors que nous emménagions à peine sur Arumbaya, puis nous les avons retrouvés
plusieurs fois en escale. Ce couple haut en couleurs navigue sur une double
pirogue en bois magnifique, Moana, et c’est à leur bord que commence cet
article…
Baie de Taiohae, Nuku Hiva, un soir de janvier.
L’ambiance est bonne sur Moana, ca rigole bien sur la gigantesque nacelle qui
relie les 2 coques. Nous avons tous répondu présent à l’invitation de Nine et
Kriss et sommes installé autour d’un poisson cru, avec nous Bertrand et Alexis
bien sur et aussi ce cher Gael et son équipière devenue partenaire, Mélanie. Alors
que la soirée s’étire quelqu’un lance l’idée… « C’est la pleine lune, si
on était reposé on pourrait lever l’ancre maintenant, ca serait une belle
nav. » Moins d’une heure plus tard Arumbaya, El Vadrouil’ et Muzelle
passent lentement les sentinelles de Taiohae à la lueur de la lune dans un près
très calme, le cap vers Ua Huka…
Les 3 voiliers sont bord à bord, on peut comparer nos
allures de près, Arumbaya s’en sort très bien, nous sommes en tête aux
premières lueurs du jour (curieusement, d’ordinaire c’est El vadrouil’ qui
terrasse les autres) alors que Muzelle à du abattre, ce n’est plus qu’une voile
à l’horizon .Puis au lever du jour la pétole nous à coupé dans l’élan, plus le
moindre souffle d’air ni la moindre houle. Au moteur nous rejoignons El
Vadrouil’, ordre est donné d’un petit dej commun, Alexis et Bertrand abandonne
leur navire en haute mer pour nous rejoindre à la nage, bientôt imités par
Mélanie et Gael. Arumbaya prend des airs de camps de vacances, on alterne
tartines et café avec des sauts dans l’eau, bien que l’apparition de 2 gros
requins marteaux venus renifler notre coque ai calmé les ardeurs pendant un
court instant. Finalement dans la matinée le vent est revenu, nous livrons les
marins à leurs bateaux qui ont dérivés, puis le cap est repris vers Ua Huka que
nous atteignons en début d’après midi, mouillage dans une petite baie non hydrographiée
à l’ouest de l’île.
Muzelle en approche |
Bertrand et Alexis regagnent leurs bord... |
...suivis de Mélanie et Gael |
A coté
de nous, deux Motus (îlots) habités par des oiseaux et faisant office de pointe
sud ouest à l’île laissent présager un passage de gros poissons, cette fois on
part tous les 6 à 2 annexes, façon pêche industrielle. Pendant que je me serai
acharné sur les carangues leurre (portion) avec Gael et les filles, Bertrand
aura sortit de l’eau un monstre de carangue, son record, 19kg, et Alexis aura
tiré la palme de la nouveauté en ajoutant à la besace un coulipo, poisson très
réputé et difficile à pêcher (profond). Fort de toutes ces prises nous levons
l’ancre pour gagner une baie ouverte au sud à quelques milles, la baie de Hane.
19kg!!! |
les défenses du coulipo : 2 paires de scalpels avant la queue |
Rapidement nous hissons l’annexe sur la plage et
partons à la rencontre des habitants. Le premier que nous croisons est pêcheur,
à la vue de la carangue il est prêt à nous donner de la viande pour repartir
avec, ok, nous voilà chargés d’une pleine glacière de barbaque entre chèvre et
cochon… Nous jetons également un coup d’œil à sa pêche, surprise, tous les
poissons interdits à la consommation ailleurs (risque d’intoxication) sont là,
on nous dit qu’ici c’est sans risque… méfiance quand même!
La chèvre est consommée immédiatement après et le cochon
sera grillé sur la plage le lendemain midi, super, grosse cure de viande, ca
fait du bien aux bonhommes!!!
Ua Huka ne présente pas de hauts pics ou de grandes
montagnes dominantes comme les autres îles marquisiennes, de ce que nous avons
vu elle est plutôt constituée de plateaux verdoyants qui s’effondrent dans la
mer en amas de rochers. On entend depuis longtemps parler de la végétation
locale et de l’arboretum, parc ou sont rassemblés de grandes variété de
fruitiers, entre autre.
Des idées de ballades naissent, on commence doucement en
se rendant à la baie de Hokatu, sorte d’échauffement pour la rando du
lendemain : l’arboretum.
J’entends souvent les détracteurs de blogs qui ne peuvent
plus encadrer les récits de voyage dans ces îles au motif que la lecture est
toujours la même, tout est splendide, les gens sont très aimables, et l’accueil…
J’en conviens et je suis bien d’accord, et même conscient qu’ «au début
elle froide» doit souvent prendre cet air lassant malgré mes efforts. Mais que
voulez vous, le blog n’est pas blâmable, c’est la faute des autochtones!!!
Tenez par exemple, nous sommes 6 marcheurs, une voiture s’arrête à notre
hauteur pour nous embarquer (ce n’est pas la première qui le propose malgré
l’interdiction de faire monter les gens dans les bennes). Nous déclinons
l’offre au profit de la marche à pied, la conductrice insiste, nous devons
passer pour des effrontés, puis comme elle tient absolument à nous faire
plaisir elle nous offre un pot de vanille avant de repartir… Alors? Et pas plus
tard qu’hier, une autre voiture s’arrête à coté de nous : « Bonjour,
l’île vous plait? Bienvenue chez nous, mais c’est aussi chez vous, il faut que vous soyez
bien, vous voulez des fruits? » 15 minutes plus tard nous nous retrouvons
avec une dizaine de kilos de mangues et pamplemousses… Pour ne citer qu’eux, ces élans de générosité
sont spontanés et gratuits, c’est ainsi, c’est un véritable art marquisien de
l’accueil. Et si en plus on a quoi que ce soit à échanger, on a vite fait de se
retrouver invité chez l’habitant. Alors n’en déplaise à certains, si j’insiste
en décrivant ces situations c’est parce que je pense qu’elles doivent être
lues!
Si la ballade à Hokatu nous à laissé le temps de la
baignade douce ou salée, de la visite ou du temps mort à lézarder à l’ombre
d’un flamboyant fleuri en écoutant un homme jouer de la guitare sur le parvis
d’une petite église colorée, celle de l’arboretum en revanche à fait du mal aux
troupes avec ses 10 bornes. Le départ montrait des marcheurs déterminés au bord
de la route, l’air décidé à atteindre leur but à pied, mais à mesure que le
soleil montait en faisant chauffer le bitume, les marcheurs ont vu leurs dos se
courber, leurs peau rougir, leurs vêtements coller à la peau en sueur, leurs
réserves d’eau s’évaporer. Cette expérience m’a rappelé un dicton qu’il serait
fou ne pas faire partager : « transpirer comme une pute dans une
église ». En église, c’est ainsi que nous est apparu l’arboretum après un
ultime virage à gauche, un but à notre marche démoniaque, un havre d’ombre,
d’eau et de silence, offrant un autel en plastique sur lequel trônait un encens
anti-moustique « fish » encore fumant autour duquel faire échouer nos
corps meurtris.
Ce lieu nous à requinqués, le parc regorgeant de
fruitiers, nous avons engloutis mangues, avocats, caramboles, cocos, quenettes,
et remplis nos sacs une fois l’estomac plein. Le retour ne s’est pas fait à
pied, bien que nous ayons attendus près d’une heure le passage de la première
voiture, inutile de dire que cette fois nous n’avons pas hésité à investir la
benne du 4x4! Surtout avec quelques kilos dans nos sacs.
chevaux sauvages |
départ pour l'arboretum |
l'autel 3 étoiles |
champ de manguiers |
caramboles |
quenettes |
et une coco pour la route |
le butin de la journée |
Avec des journées pareilles la randonnée s’est faite
oubliée au profit d’activités plus ludiques comme le kayak (Gael étant équipé)
ou la pêche, pour changer.
Le calendrier est chargé, entre Deb qui à une piste de
travail à Hiva Oa en mars, Julie et Julien qui ne devrait pas tarder à nous
rejoindre et enfin Alexis qui attend une copine. D’ailleurs elle arrive demain
à Nuku Hiva par le bateau Aranui. C’est donc l’heure de quitter Ua Huka pour
regagner Taiohae ou nous récupérons Anne-Sophie qui embarque sur El Vadrouil’
et repartons aussitôt pour la baie voisine, Hooumi, là nous pourrons refaire le
plein d’eau douce et retrouver Kriss et Nine qui devrait avoir terminé leurs
travaux de peinture sur Moana.
Nous faisons la connaissance d’un habitant de la baie, il
m’a fait penser à Yannick qui subissait des messes au fin fond de l’équateur.
Notre homme nous a tenu en haleine un long moment sur les bienfaits Jéhovah,
les prophéties à venir et l’éternité (de
1000 ans) qui attends nos âmes… Impossible pour nous de lui faire part de notre
scepticisme tant il est convaincu. Les gens ici ont vraiment une énorme faculté
spirituelle, c’est très curieux, à en croire les récits cela permet quand
même de calmer les ardeurs violentes de certains, alors…
L’idée à mis quelques jours à germer dans ce mouillage
avec l’équipe des 4 bateaux au grand complet. Finalement on se lance, nous
embarquons tous sur Moana. A bord il y a de quoi coucher les 9 personnes sans
problème, nous nous demandions tous comment se comportait Moana en navigation,
nous avons été servi, croisière de 2 jours avec mouillage à Ua Pou.
Moana (« océan » en Polynésien) est une double
pirogue en bois à 2 mâts (gréement aurique) construite sur des plans de James Wharram.
Les differents éléments comme les coques, les poutres et la nacelle ne sont pas
assemblé par fixations, ils sont simplement surliés par du bout, ce qui offre
une élasticité au bateau qui lui permet de s’adapter aux formes de la mer et
d’atteindre ces vitesses vertigineuses : moyenne de 12 à 15 nœuds, pointe
enregistrée à 22. En plus de cela Kriss met un point d’honneur à lui donner le
style de la pirogue ancestrale polynésienne, ce qui rend vraiment authentique
ce petit joujou de 19m.
Une fois les voiles hissées on prend conscience de la
puissance, les coques fendent les vagues et la structure se met en mouvement.
Kriss est déçu, a cette allure de près les vitesses ne sont pas aussi bonnes,
pourtant je ne crois pas déjà avoir été aussi vite à la voile. Au mouillage
c’est le top, un grand taud recouvre toute la nacelle, le trampoline arrière
qui peut recevoir plusieurs annexes fait également office de rampe articulée
pour les mises à l’eau… Nous aussi on veut une pirogue!!!
Kriss |
Le lendemain soir nous retrouvons nos voiliers respectifs
et leurs petits intérieurs auxquels on tient tant. Nous aurons eu un aperçu de
navigation original et aussi un aperçu de Ua pou qui ne tardera pas à recevoir
notre visite!
Kriss hallucine, nous ne tenons pas en place, a peine de
retour nous avons des fourmis dans la quille, des envies de voir la côte nord
de Nuku Hiva se font sentir depuis trop longtemps, la météo nous le permet, on
décoooooolle! Cap à Hanaho, 20 milles en contournant la côte ouest.
La houle au nord de l’île laisse craindre le pire pour un
mouillage, pourtant en arrivant dans la baie d’Hanaho un calme insoupçonné
accueille nos voiliers, ainsi qu’un décor magistral de falaises et de verdure.
Alexis connait déjà le coin, il à campé ici l’année
dernière. La baie abrite quelques habitations, entre lesquelles on cultive le
coprah. Ici pas de voitures, on ne se déplace qu’a pied ou a cheval en
empruntant les petits sentiers étroits pour se rendre d’une baie à l’autre.
Nous ne tardons pas à poser le pied à terre pour une grande marche, d’abord
nous rendre à la baie de Haatuatua (cote ouest) en rendant visite à des
agriculteurs. Là bas une immense plage de sable à l’habitude d’encaisser la
houle et dévoile ses rouleaux lorsque nous franchissons les dunes. Ca faisait
longtemps qu’on n’était pas passé à la machine à laver, la course au premier
dans l’eau est lancée, nous dévalons la pente de sable en courant et nous
jetons dans les vagues. Comme convenu on se fait brasser, au point d’en perdre
mon caleçon, je ne le retrouverai pas…
la plage de Haatuatua... |
... en arrière plan la baie d'Anaho |
Un petit bivouac et c’est repartit, cette fois on prend
de la hauteur, il faut franchir une crête offrant un panorama sur Hanaho et
redescendre dans le baie d’Hatiheu. Alexis nous vend du rêve, au bord de cette
baie on trouvera un petit resto pour se refaire. La rando vire alors au sport
de glisse, le sentier est gorgé d’eau, c’est une boue massée par le passage des
chevaux, d’ailleurs l’agriculteur rencontré le matin même nous double avec sa cargaison de légumes chargée sur le dos
d’une caravane de chevaux. Les manguiers qui abritent le sentier perdent leurs
fruits qui viennent pourrir dans la purée qu’est déjà le sol en inondant le
bois d’un fumet de fermentation. Nous avons déjà abandonné nos tongues, voilà
2h que nous pataugeons pieds nus dans ce bourbier de boue et de cailloux en se
languissant du resto à l’arrivée. Enfin, la baie d’Hatiheu, délivrance, le
resto est devant nous… mais vide… il est déjà tard, n’ayant eu aucun client le
cuisto est rentré chez lui, la tenancière nous fait quand même des casse croute
à la saucisse de Strasbourg, maigre consolation… D’autant que le retour nous
attend et cette fois inutile de compter sur l’autostop.
Anaho |
Le lendemain il était prévu pour Arumbaya de se rendre
dans la baie d’Aakapa (nord toujours) pour retrouver un ami agriculteur dans
son exploitation. Il s’agit de Sébastien que nous avions rencontré à Tahiti
chez Gui. Or la météo fait des siennes, les baies du nord ne sont plus
praticables, face à l’adversité on se replie au sud, direction Hakaui, nos
chemin se sépare ici avec Muzelle qui choisit de rester encore là.
Cette fois la nav est ludique, si on exclue qu’elle à
couté à l’appareil photo une indisposition de plusieurs jours pour cause de
vague envahissante. Une fois quitté la houle courte du nord et longé la coté
ouest nous nous retrouvons par vent arrière au sud. Cela fait déjà longtemps
qu’on attend de hisser notre spi, seulement cette expérience est nouvelle pour
nous, d’autant qu’il s’agit d’un parasailor, comprendre un spi armé d’une ouverture
guidant l’air dans une voile de parapente, rien que ça! Une véritable arme de
vent arrière, mais pas que, sur le papier ses polaires sont plus large que
celles d’un spi traditionnel ou qu’un asymétrique, son utilisation ne nécessite
pas de tangon, en bref, un bon joujou!
Nous préparons l’envoi en mer, installation des barbers
haulers, des bras et écoutes, on hisse la toile et enfin on hisse la
chaussette, waouh, ca marche instantanément, on dépasse les 6 nœuds.
Nos recherches sur le net pour avoir le plan de pont de
l’envoi du parasailor n’ont rien donné et j’attends toujours une réponse de la
voilerie qui l’a fabriqué. En gros on a un peu improvisé sur les cheminements
des bouts, ca a marché même si on apprendra dans quelques jours le véritable
plan de pont via la voilerie. Nous avons décelé quelques points faibles dans la
toile lors de cet essai, un petit passage par la machine à coudre de Deb et le
prochain vent arrière devrait nous porter vite et bien. Vivement!
Nous arrivons à Hakaui en fin de journée, cette fois
c’est un peu houleux, impossible de se remettre à couple. L’atmosphère est un
peu triste, Alexis compte les jours avant de nous quitter, il doit retourner à
Tahiti et à déjà réservé sa place sur l’Aranui pour après demain. Il nous manque
déjà… nous partirons donc à l’assaut de LA cascade demain, impossible d’accès
lors de notre dernier passage pour cause de grosses pluies. Ici les habitants
vantent les mérites de cette chute d’eau de renommée internationale puisqu’elle
est la deuxième du monde par sa hauteur. Cette info me fait penser à un précédent
voyage au Sénégal lors duquel on pouvait trouver dans chaque village de ce pays,
LE plus gros baobab du monde. Après consultation officielle la cascade de Vaipo
est bien enregistrée dans le classement mondial avec ses 350m et son débit d’1m3/s, mais à la 202ème place…
Le principal avantage du chemin qui mène à Vaipo c’est
qu’il ne monte ni ne descend. En revanche l’humidité ambiante nous fait
rapidement marcher pieds nus, cette fois le chemin caillouteux est moins boueux
quand même! 2 bonnes de marche plus loin au cours desquelles Anne-Sophie à
abandonné ainsi qu’Alexis pour la raccompagner,
nous parvenons au pied de la cascade. Le décor est magique, nous avons du
passer dans une gorge étroite et profonde jonchée des vestiges d’une certaine
concentration humaine aujourd’hui disparue, le tout dans une forêt dense et
luxuriante. Bémol à l’arrivée, on ne voit qu’un petit morceau de la cascade
tant la montagne est escarpée mais à en juger par le bruit c’est une sacrée
chute! C’est vraiment regrettable de ne pas pouvoir photographier ce cadre,
nous ne le savons pas encore mais l’appareil photo que l’on croit HS renaitra
de ces cendres de sel dans quelques jours…
dommage pour la grisaille le jour de la photo, la cascade au fond |
Au retour nous retrouvons Anne-Sophie et Alexis, ce
dernier nous suggère de l’accompagner dans une dernière partie de pêche
sous-marine, nous lui devons bien ça malgré la fatigue qui nous envahie. La
chasse sera courte, d’abord parce que la mer est démontée et un peu limite pour
notre annexe légère et ensuite parce que Bertrand à expédié de main de maître 2
utus qui agonisent dans le fond de l’embarcation. La nuit tombe, il ne nous
reste plus qu’a retourner aux bateaux, lever l’ancre, naviguer et mouiller à
Taiohae, préparer le poisson et se reposer pour livrer Alexis sur le quai de
l’Aranui le lendemain tôt.
C’est ainsi que nous perdons un équipier de haut grade,
notre ami s’en retourne chez lui et nous laissera un super souvenir! En
espérant le recroiser à Tahiti ou ailleurs! « ouské ?! »
Bon on ne se demonte pas, d’un coté Bertrand et
Anne-Sophie sur Vadrouil’ et nous 2 sur Arumbaya, l’équipe est toujours en
forme, on prend la météo, un peu de courses, un peu d’eau, et hop, 30 milles de
près vers Ua pou, Julie et Pam (avec qui nous avons passé noël) nous y
attendent. Nous bâterons des records de vitesse dans la durée, moyenne à plus
de 6 nœuds, 4h30 plus tard nous arrivons à Hakahau.
***
Pendant ce temps sur El Vadrouil’ ca mord à la traîne,
l’ami Bertrand vient de sortir un énorme mahi-mahi, lors de sa découpe à terre
on lui proposera de l’acheter, mais la chair étant tellement bonne qu’il est
décidé de le garder pour le groupe.
***
La baie d’Hakahau
est abritée par une haute digue derrière laquelle nous pensons être bien
abrité, taratata, certaines vagues déferlent au dessus de la jetée, on mouille
une bonne longueur de chaîne et sortons pour l’occasion le mouillage arrière
afin de bien présenter le bateau face à la houle qui rentre dans la baie. Le
bateau bouge comme en navigation, on nous dit que le mouillage est de bonne
tenue ici, ce qui nous rassure un peu… A peine installé le bout qui retient la
chaine casse, laissant le guindeau encaisser seul les vagues, nous mettons cela
sur la vétusté du bout et le remplaçons. Nous sommes attendus à terre, Pam y a
une maison en location (elle est médecin remplaçante) et reçoit pas mal de
monde avec qui nous naviguerons ces prochains jours. Nous sommes tous invité
malgré la petite angoisse qui nous habite de laisser les bateaux seuls…
Hakahau |
Le lendemain matin nous ne trainons pas à redescendre
avec Bertrand pour s’en inquiéter. Dans la baie c’est le chaos, pire que la
veille, le bout à encore lâché (aie le guindeau), je le remplace par du gros et
le frappe avec une manille sur la chaine, en quelques instant la manille sera
tordue sous la tension. Pendant ce temps on ne tient pas debout à bord, le
bateau arrive à se mettre en travers de la houle, ce qui est très mauvais pour
les efforts sur les ancres. Je décide donc de reprendre le mouillage arrière en
l’assurant d’un S autour du taquet, mais dans la traction je me fais emporter,
ma main se coince dans le taquet pendant que le bout me file entre les doigts,
me délestant de quelques morceaux de peau auxquels je tenais beaucoup, le tout
dans une houle nerveuse qui secoue fortement le bateau. Je rentre à l’intérieur
calmer mon humeur, j’hallucine, je viens de me faire une entorse au doigt,
c’est un petit peu chiant!!!!!! J’entends siffler dehors, pas de doute,
Bertrand m’appelle, je sors et constate que les vagues jettent l’annexe contre
la jupe, elle à failli se retourner, une rame est à l’eau, j’enrage!!! ON SE
CASSE!!!!!!!!!!!! Branle bas de combat, coup de fil à toute la troupe, on
embarque immédiatement! Que tout le monde se démerde pour être sur le quai! Le
message est bien passé, en un temps record Pam à rendu sa location pendant que
tous y faisait le ménage, chapeau bas… Pendant ce temps Bertrand a subit une
attaque de guêpes et se dirige droit vers le dispensaire pour faire face à son
allergie à venir. Le sort s’acharne mais nous tenons bon, moins d’une heure
plus tard les 4 nouveaux équipiers sont répartit sur les deux bateaux, les
ancres sont relevées non sans mal avec l’aide d’un ami marin, nous quittons cet
enfer, direction cote ouest, baie de Vaiehu… Les nerfs retombent doucement,
j’ai la main en feu, 10 jours plus tard mon doigt n’est pas encore dégonflé
même s’il à retrouvé de sa mobilité.
Vaiehu est à la hauteur de nos attentes, très bien abrité
de la houle, c’est le calme plat, la joie revient. Si le mouillage est
confortable nous devons envoyer toute la chaîne (50m), plus encore un bon 10m
de bout car l’ancre repose à 17m sous le bateau, 17m d’une eau limpide, on voit
le fond. Julien nous rejoint pour le grand week end, il a embarqué hier soir en
bateau stop à Hiva Oa et s’est fait livré ici, a Vaiehu. Nous voilà au complet,
la troupe compte 9 personnes, chacun trouve sa place et son activité aquatique :
baignade à gogo, plongeons, tentative de dressage de langouste, pêche (j’ai
subit l’expérience du requin qui est venu dévorer mon poisson sur ma flèche,
pas glop) ou encore descente d’apnée à la gueuse. J’avoue que c’est cette
activité qui me plait le plus, le lest de 18 kg est composé d’une ancre et de 2
ceintures de plombs, nous atteignons le fond (17,1m au profondimètre) en 12
secondes, largement le temps de trainer un peu en bas ou de se laisser remonter
à la force de l’air contenu dans les poumons. Nous regrettons cependant de ne
pas pouvoir descendre davantage, au moins 20m pour la forme… En bas nous
croisons une raie pastenague qui à l’air d’être attiré par notre activité, on
se demande si elle est comestible et par quel moyen on remonterai un bestiau aussi
trapu. Finalement c’est l’apparition de
plusieurs carangues jaunes qui épargneront la raie, Bertrand accompagne ses
apnées à la gueuse d’un fusil, en 2 descentes le repas est pêché… Naturellement
je ne peux pas conclure sans me refaire mal, une bonne brulure sous l’aisselle
occasionnée par la rencontre d’un bout lors d’un plongeon… Dans quelques jours
Bertrand me soutiendra en se sabotant le pied sur un objet inconnu et
tranchant, juste ce qu’il faut pour obtenir l’infection de rigueur pourrissant
les ballades à venir.
Julien, moi même, Bertrand, Pam, Julie, Vincent, Anne-Sophie, Deb et Sara |
infirmiers à bord, ouf! |
Le voilier qui a livré Julien va repartir pour Nuku Hiva
et Embarque volontiers des équipiers, c’est ainsi que Pam, Sara et Vincent
changent de bord, nous laissant seuls avec cette interrogation : Comment
livrerons nous Julien à l’aéroport après demain? Il faut préciser que Vaiehu
est une baie isolée et vierge de toute habitation, à une bonne demie journée de
rando de la piste d’avion. L’aéroport étant au bord de l’eau on pourrait penser
qu’il suffirait de larguer notre colis là bas en voilier mais nous craignons
que cela soit rendu délicat avec la houle. Ca donne de bons sujets de rigolade,
on s’imagine Julien lutant dans les vagues à la nage puis gagnant la salle
d’embarquement trempé, un poulpe sur la tête et les nouilles aux pieds (sandales
de plastique à la mode au siècle dernier mais toujours portées ici). La
solution la meilleure est encore de partir tôt le lendemain jusqu'à une baie
habitée et d’y trouver une âme charitable propriétaire d’un véhicule.
L’ancre est donc levée de bon matin et les voiles
hissées, en naviguant vers Hakahetau nous captons du réseau téléphonique, le
vini de julien livre un message qui attendait d’être lu depuis plusieurs
jours : « l’avion est en panne, il ne passera pas comme prévu ».
Précisons que la piste de Ua Pou est un peu tordue est que seul 1 avion de la
compagnie aérienne peut y accéder… Nous mouillons à Hakahetau, bientôt rejoint
par Bertrand et Gael qui nous fait la surprise de son retour. Rapide coup de
fil au mécano de l’avion qui est un ami de Julien (celui qui nous a baladés en
l’air pendant le festival), La réparation est repoussé au lendemain puis à
nouveau au jour suivant, ce qui nous laisse 2 jours de répit, super!
la piste tordue |
Julie qui connaissait un peu le coin nous guide pour 2
randos coup sur coup, d’abord à une petite cascade, non répertoriée pour sa
hauteur, mais elle pourrait l’être pour la beauté du cadre! Le jour suivant
nous partons à l’assaut de la « traversière » qui devrait nous
emmener plus près des pieds de ces immenses pics. Le décor est magnifique, dans
un premier temps on traverse une forêt de caféiers à flanc de montagne puis on
longe une crête abrité du soleil par de vieux aito (pinus local) noueux et tortueux
tapissant le sol d’aiguilles de pin et parfumant l’air de cette bonne odeur de
résine. Par la crête nous voyons défiler les vallées : Hakahetau et ses
criques, la baie des requins, Aneou (l’aéroport), le chemin serpente entre les
arbres couchés et les pandanus géants, toutes les nuances de verts sont
rassemblées ici. Après quelques descentes accrues aménagées d’une corde pour
aider le marcheur et quelques montées toutes aussi raides nous arrivons enfin
« au bout » de la crête, un panorama imprenable, on peut voir jusqu'à
la baie d’Hakahau et surtout la proximité de ces pics rocheux « phonolitiques »
imposent aux promeneurs une longue période silencieuse de fascination et de
méditation, rafraichie par les brises d’altitudes… Ua Pou me tape décidément
dans l’œil, cet avis est partagé par toute la cordée, nous espérons avec Deb
avoir le temps d’y refaire une escale avant de repartir des marquises.
sur la crête |
Gael avait déjà passé du temps ici à Hakahetau et connais
donc un peu de monde, notamment une famille avec qui il s’est lié d’amitié et
dont les 2 frères patriarches, Martin et Pierre, entendent bien nous faire
partager leurs activités. D’abord un grand kaikai (repas) est organisé sur le
quai afin de faire connaissance, les hommes jouent du yukulélé et de la guitare
en chantant en marquisien, la traduction des paroles indiquent que l’on chante
une banale histoire de chasse à la sorcière… Seigneur dieu, tes missionnaires
ont bien réussi leur job… Puis autour de couscous et de bœuf à la papaye on
s’organise une pêche le lendemain matin dans la baie de l’aéroport, ça tombe
bien Julien à eu confirmation de son vol en fin de matinée.
Ensuite il sera question de randonnées, de pêche à la
traine, de langoustes et d’un kaikai surprise pour l’anniversaire d’Anne Sophie
le surlendemain.
Nous sommes au rendez vous sur le quai le lendemain, on
charge tout l’équipement dans le 4x4 de Martin et on file par la piste
direction la baie d’Aneou ou son embarcation nous attend. Il s’agit d’une
pirogue taillée dans un tronc d’arbre (ultra lourde) muni d’un balancier. Il
faut user de force pour la traîner jusqu’à l’eau puis encore pour passer les
rouleaux à la rame… C’est la première fois que je monte dans une embarcation comme
celle-ci, il y a plusieurs rôle à tenir à bord, d’abord celui qui écope sans
relâche, et ensuite les 2 rameurs qui tentent de garder un cap, autant vous
dire que l’embarcation manque de constance, j’en viens à réfuter la thèse selon
laquelle ce peuple serait venu coloniser ces îles à bord de pirogues en
traversant les océans voilà de nombreux siècles! Manifestement c’est mon manque
d’expérience qui parle car quand Martin est à la manœuvre la pirogue va à peu
près droit et nous mène près d’un récif, un saut dans l’eau et voilà
l’embarcation solidement reliée à une patate de corail par du fil de pêche en
nylon… Pourquoi pas… Martin pêche le petit poisson à la ligne pendant que nous
tentons de tirer du gros. Il n’y a pas foule de poissons ce matin, il y a bien
un banc de coulipos et de nasons mais à des profondeurs démoniaques, lorsque
j’arrive péniblement près du fond il déjà largement temps de remonter, le banc
évolue entre 15 et 20m et les poissons sont plus que méfiants. Bertrand est
plus à l’aise avec les profondeurs mais peine aussi à approcher la cible… Au
final la glacière aura été quand même remplie de modestes poissons, pêché à la
ligne pour la plupart, et nous avons perdu Julien qui s’est éclipsé incognito
pour gagner son avion.
Lorsque nous regagnons le véhicule après avoir remonté la
pirogue nous sommes anéantis par la fatigue, Martin fait une halte pour acheter
des bières en demi-litre, il nous explique qu’après la pêche ca lui permet de
tenir le coup, chaque bière équivaut à une heure de sieste pour son organisme,
il boira donc son litre en 10 minutes…
Pendant ce temps là les filles ne s’étaient reposées non
plus, elles ont suivi un cours de tressage sur feuilles de pandanus et cocotier
avec une certaine Yvonne rencontrée la veille. Elles en reviennent ravies!
La sieste ayant terminé alors qu’il faisait nuit, le
reste de cette journée est passée à la trappe. Martin et Gael s’étaient mis
d’accord pour une session de pêche à la traîne à bord de Muzelle dès le petit
matin, ce Martin est increvable, ou trouve t il le temps de se reposer? A peine de retour, Muzelle, bredouille,
dépose notre hôte au quai avec la promesse de nombreuses activités pour la
journée, alors que la houle commence à se faire ressentir. Les bulletins météos
nous ont prévenus, les vagues s’intensifie en venant de l’ouest, les Tuamotus
subissent encore du gros temps on dirait? La vie à bord devient intolérable au
bout de quelques heures et le débarquement est devenu trop dangereux en annexe…
Nous regardons les vagues s’éclater contre le quai et les rochers et arrêtons
une décision inévitable : il faut partir… En faisant cela nous décevons
Martin qui comprend malgré tout, d’autant que l’anniversaire surprise
d’Anne-Sophie aurait du se faire ce soir…
On se rassure, la houle venant de l’ouest, cela nous
laisse un créneau pour mûrir une idée de Julie : pourquoi ne pas tenter la
cote est, bien que mal réputée et non hydrographiée, cela vaut le coup
d’essayer. Encore une fois nous nous séparons de Gael qui décline, préférant
aller se mettre à l’abri derrière la digue d’Hakahau. Pour Vadrouil’ et
Arumbaya, il s’agit d’inaugurer la mouillage d’Hakamoui. Je dis
« inaugurer » car plusieurs locaux nous informerons qu’ils n’ont
jamais vu de voiliers ici. Même si ça nous étonne, c’est sympa de se dire qu’on
« ouvre la voie ».
Ce mouillage sera de courte durée, le glas de la fin des
vacances approche, Deb à eu confirmation, elle va commencer à travailler à la
laverie d’Hiva Oa début mars, c'est-à-dire dans 5 jours… Il faut en profiter
jusqu’au bout, avec Bertrand on se chauffe pour aller promener nos fusils
autour de la pointe Akua. Les décors sous marins sont très jolis, au bout de
quelques instants seulement, ce que j’appellerai mon moment de gloire m’est
tombé dessus, et je suis bien triste que Bertrand n’en est pas été le témoin
aussi. Ca commencé par l’observation d’un coulipo au fond, sous moi, puis un
banc de gros balistes blanc est venu s’installer au dessus du coulipo,
accompagné par une bonne centaine (à la louche) de carangues leurres qui se sont
mis à tourner autour de moi, à quelques mètres. Je me suis demandé ce qui se
passait, incapable d’utiliser mon fusil, j’étais trop pris par le spectacle qui
s’est achevé en beauté : La visite d’une quinzaine de dauphins, avec de
tous petits spécimens, qui ont fait un tour, l’air curieux puis ont à nouveau
disparus dans le bleu de la mer… L’épisode a duré une poignée de minutes
seulement, suffisamment pour je doive regagner l’annexe et faire le point sur
la scène dont je venais d’être témoin… En fait je crois que j’ai eu le
« mojo » pendant cette partie de pêche, le bilan fait état d’une
belle carangue bleue pour Bertrand et pour ma part un perroquet, une carrangue
noire (modeste), 2 mérous célestes (comestibles uniquement à Ua Pou) et enfin
le clou du spectacle : une carangue à grosse tête, specimen record qui n’a
pas pu être pesé (ca a cassé la balance), estimé à une bonne vingtaine de
kilos. D’habitude c’est Bertrand qui à l’honneur et la capacité de tirer ce
genre de monstre, il faut dire que le tir doit être précis sinon on peut dire
adieu à son fusil, l’animal doit être tué sur le coup, c'est-à-dire que la
flèche doit frapper derrière l’œil, au dessus de la nageoire. Et je ne suis pas
peu fier d’avoir réussi!!!
Cette Carangue à donné lieu à une scène cocasse, de retour sur El Vadrouil’ nous l’avons hissé au palan en la suspendant par la queue avec un petit bout. Ce dernier n’a pas résisté, dans un dernier claquement le bout s’est rompu, la carangue est partie dans l’eau comme torpille, damned, si on ne la retrouve pas on ne me croira jamais!!! Il n’y a que 7m de fond mais l’eau est marron, on n’y voit goutte. A force d’acharnement Bertrand à retrouvé le cadavre, allez, encore une flèche dans la gueule et on la remonte, pour de bon cette fois, vite une session photo!
Nous appelons un ami, Armand, qui achète le poisson, nous
lui faisons part de notre prise et prévoyons de se rejoindre sur la plage. Là
nous croisons d’autres pêcheurs, l’un d’eux est déjà prêt à nous l’acheter,
nous déclinons, Armand l’a réservé. En fait Armand n’avait pas prévu de monnayer
le poisson mais plutôt de l’échanger, nous faisons grosse provisions de fruits
chez lui puis il nous amène voir des chasseurs sous-marin professionnels pour
jouer au concours « de la plus grosse quéquette ». Sur le quai une
petite foule se rassemble, il y a les pêcheurs, Martin que nous retrouvons avec
les élèves qu’il surveille, et quelques passants. C’est mon heure de gloire,
pendant que je discute avec Martin, les gamins se ruent sur la grosse glacière
dans la benne du 4x4 et l’ouvrent comme un coffre au trésor en lançant des
« oooohhh » et des « wouaah », qui me font perdre mon
interlocuteur, trop fortement attiré par ce qui ce trouvait dans la glacière…
Du coup les gamins viennent nous demander le récit de la pêche en voulant tous
nous serrer la main, Armand me dit qu’une carangue comme ça c’est un exploit
ici, ce à quoi je me dois de répondre que je ne suis que l’élève, je désigne
mon maître, Bertrand, en précisant que des comme ça il s’en fait tous les jours
au petit dej!
Après cet épisode nous faisons le point météo, la houle
s’installe à nouveau à l’est, on estime qu’on dispose encore d’une journée
avant que ca ne devienne galère, journée qu’on mettra au profit d’une dernière
rando pour lever l’ancre le soir et naviguer de nuit afin de rallier Hiva Oa.
Ua Pou n’est pas connu que pour ses pics, c’est en fait
une véritable réserve pour les géologues, dans les falaises on peut voir
nettement les couches de laves qui sont passées là, comme des nappes
superposées, de couleurs différentes et de roches différentes. Ces activités
volcaniques ont donné lieu à une curiosité locale : la pierre fleurie ou
localement : le caillou fleur, devant ces motifs au gaz emprisonné dans la
roche.
Il existe un lieu notamment ou sont rassemblés les
tailleurs et les polisseurs de pierres fleuries : Hohoi. C’est Trois
vallées plus loin que notre mouillage, 3 milles à vol d’oiseau, disons 10 km
avec les virages, les montées et les descentes, allez on se lance! Hélas la seule
voiture que nous avons croisée ne nous à pas embarquée, au bout de 2h30 de
marche pieds nus dans un chemin fait de silex concassé, nous n’aurons pas
réussi à atteindre le cœur de Hohoi et les dernières voitures des agriculteurs
sont en train de redescendre de la montagne, si on ne veut pas rentrer à pied
de nuit, il faut sauter dans une benne tout de suite!
Dommage, on regrette un peu en se faisant brasser dans la
benne de l’un des 4x4 en se disant qu’on reviendra, le jour tombe doucement,
c’était notre dernière journée à Ua Pou. Cette île à été notre grand coup de
cœur des escales marquisiennes, vraiment incontournable pour les futurs
visiteurs, et au risque de froisser les fameux détracteurs : l’accueil des
habitants à vraiment jouer sur la qualité des moments passés ici et le cadre
imprime une sensation forte dans nos ressentis, il y a quelque chose qui ne
laisse pas indifférent…
Dans le noir nous quittons notre baie, cap 120, 60 milles
plus loin le canal du bordelais puis enfin l’approche d’Hiva Oa que nous
touchons en fin d’après midi, cette fois nous allons rester un long moment, le
contrat de Deb s’étend sur 3 mois, Arumbaya est remisé au fond du port d’Atuona
dans moins de 3 mètres d’eau marron, mouillé sur ancres avant et arrière à
quelques mètres des autres voiliers, ambiance camping, douches sur le quai, les
voisins qui prennent l’apéro… Un tel stationnement nous fait l’effet d’une
punition, vivement dans 3 mois qu’on navigue à nouveau!
Deb va donc laver du linge à mi temps et meubler le reste
des journées en faisant des jus de fruits et de la bouffe à emporter qu’elle va
vendre avec Julie. De mon coté je me donne 15 jours pour travailler un peu sur
Arumbaya puis j’embarque sur El Vadrouil, Bertrand ne cracherai pas sur un
équipier pour rejoindre Tahiti en faisant escale aux Tuamotus. Une fois à
Taravao nous prendrons l’avion, lui pour la France et moi pour Atuona…
Désolé pour la longueur de cet article, je fais pourtant
l’impasse sur pas mal de choses mais il reste tellement d’histoires croustillantes
à vous raconter! Et la grosse bouchée de cette fois ci comblera certainement le
vide sidéral qui guette les prochaines nouvelles.
Merci pour les messages d’encouragement qu’on a reçu de
parts et d’autres, merci aussi à ceux qui m’ont dépanné de leurs photos pour
cet article : Julien, Julie, Sara, Anne-Sophie et l’équipage de
l’hélicoptère de la marine présent pendant le festival pour les prises
aériennes.
A bientôt pour de nouvelles aventures, bisous à tous!
TED. (Tom et Deb)
Oufti ! Ké beau bestiau !
RépondreSupprimerFélicitations.
Magnifique le bateau sous spi. Cela me rappelle les sorties sur le capelan. Moi j'aurais bien renvoyer la grand voile!
RépondreSupprimerTom et sa carangue, aussi beau que Joseph et ses bartavelles, La gloire de mon fils ( bientôt en vente!)
Miam
RépondreSupprimerCoucou Tom, je suis désolée, mais n'ayant que ce moyen là pour te joindre... Je sais à quel point mon papa t'estimais et que cela est réciproque... papa nous à quitté le 28 février... Je te demande donc de trinquer avec ceux qui t'entourent en son honneur... prenez soin de vous... Je vous embrasse. Barbara baboo
RépondreSupprimerCoucou Tom, je suis désolée, mais n'ayant que ce moyen là pour te joindre... Je sais à quel point mon papa t'estimais et que cela est réciproque... papa nous à quitté le 28 février... Je te demande donc de trinquer avec ceux qui t'entourent en son honneur... prenez soin de vous... Je vous embrasse. Barbara baboo
RépondreSupprimerhopé Maurice !! c'est Thomas de vendée !! (Marilyn Marot)lol! je suis passé à Fro ! en vacs ! et j'ai bu un café avec Brigitte et son compagnon! c'était bien BIEN sympa! on a parlé de toi vieux matelot! j'espère que tu continu à écrire notre bible vieux frère!le célèbre et comment je veux : "LIVRE D'OR" ! je pense bien à toi et dés que tu reviens en France on se migotte une soirée si tu le souhaites avec pleins de bonnes choses ! passes le bonjour aux dauphins et oublies pas les méduses ! moule à gauffre ! extoplasme! bashibouzouk !! lol ! en souvenirs ! et tes photos sont très belles , oh toi l'aventurier !! bises mon Tom , à bientôt !... mon ad si tu as du temps : norma.thoma@sfr.fr ! tchuss Marot ! et oublies pas la loi du plus fort en mer ! c'est toi , pas les vagues ... ;) :)
RépondreSupprimerlol ! ectoplasme ! pas extoplasme ! désolé maurice ! j'ai pas eu mon bac...! vieille canaille !! bon vent ! ;) :) et oublies pas de passer le bonjour aux baleines aussi ! ;) :D
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