mardi 26 novembre 2013

Terre!!!!!


Une fois amarrés dans le port d’Agadir nous apprenons que nous ne pouvions pas quitter le bateau avant d’avoir été visités par la douane et la police, il est tôt, il faudra les attendre pendant quelques heures. Qu’à cela ne tienne, ça ne nous empêche pas de nous préparer pour notre virée marocaine, nous faisons nos sacs et préparons notre stock de livres à convoyer en rêvant de terre et de poussières, n’importe quoi mais plus en bateau! L’attente est longue, nous bravons les interdictions et partons en douce vers le port de pêche voisin et ripaillons joyeusement dans une cantine populaire qui nous a replongé immédiatement dans l’ambiance et les magouilles locales.
Un bel alignement de képis débarque enfin sur le ponton, ils ne sont pas trop de 4, d’autres viendront bientôt en renfort. Les échanges restent  amicaux (si on ne tient pas compte des manques de courtoisies du capitaine pour tout ce qui peut représenter l’autorité), ils visitent le bateau et nous disent qu’ils ont entendus parler de livres à bord à destination d’une école.  Nous avions fait l’erreur de vendre la mèche au boy de la marina venu nous demander de ne pas quitter le bateau. Ils demandent à les voir, ce qu’ils feront avec beaucoup de zèle! Les contenus des livres (j’aime lire, comptes, coloriages,…) semblent donner soucis à ces messieurs, coups de fils aux supérieurs puis arrivée des gendarmes… Le gendarme tranche après deux heures, les enfants marocains n’ont que faire de ces livres dont le contenu serait trop difficile pour les intéressés. Nous avons interdiction de les sortir du bateau.
Ces nouvelles nous font revoir notre virée, le capitaine est hors de lui, il veut quitter le pays aussitôt… De notre côté nous insistons pour notre escale, nous avions comme but premier de retrouver Momo, un marchand du souk Al Had que nous avions rencontré lors de notre passage avec Léni et Ronan il y a trois ans. Nous avions beaucoup sympathisé avec lui, a tel point qu’il nous avait invité à manger le tajine chez sa mère. Nous obtenons quartier libre jusqu’au lendemain où nous devrons être sur le quai du port de Sidi Ifni pour rembarquer avec Philippe et Cedric qui naviguerons jusque là.
C’est partit, Cap au souk en passant poser nos sacs dans un petit hôtel où nos passerons la nuit. On se retrouve facilement dans le souk que nous avions beaucoup fréquenté, malheureusement nous ne trouverons jamais Momo, il se serait fait déloger  par les autorités car son stand ne devait pas respecter les conditions… Nous lui faisons passer le bonjour via certains de ces amis marchands. Moyennant un peu plus de temps nous aurions pu le revoir, a notre grand regret…
On s’en mets plein la panse pour se venger, pâtisseries marocaines, tajines, poissons frits…  Nous retrouvons le Maroc comme nous l’avions laissé il y a quelques années, gentil, agréable et folklorique.


Nous trouverons le moyen de nous rendre à Sidi Ifni le lendemain en empruntant bus et taxis, a notre arrivée le soir nous finissons par trouver le Mondrian dans un port de pêche rustique, seulement il est vide de ses occupants et nous n’avons plus de batterie sur le téléphone… Retour en ville, tajine et brochette puis hôtel à nouveau ou nous dégustons quelques apéritifs locaux.





C’est le lendemain que nous trouvons enfin nos compères au bateau, c’est l’effervescence autour du Mondrian, il y a les badauds et les mécanos, l’alternateur a encore fait des siennes, les vis sont encore sectionnées… Par-dessus cela nous faisons le point, nous sommes très en retard sur notre programme, la sagesse serait de mettre une croix sur l’archipel guinéen pour se concentrer sur celui des Canaries. Vote à l’unanimité.



Les réparations terminées et quelques échauffement entre notre capitaine et les autorités venus signer notre acte de sortie puis nous larguons les amarres en soirée ; il fait nuit, c’est encore la pétole, le moteur ronfle…


Sidi Ifni, le 23 novembre.

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