Une fois amarrés dans le port d’Agadir nous apprenons que
nous ne pouvions pas quitter le bateau avant d’avoir été visités par la douane
et la police, il est tôt, il faudra les attendre pendant quelques heures. Qu’à
cela ne tienne, ça ne nous empêche pas de nous préparer pour notre virée
marocaine, nous faisons nos sacs et préparons notre stock de livres à convoyer
en rêvant de terre et de poussières, n’importe quoi mais plus en bateau! L’attente
est longue, nous bravons les interdictions et partons en douce vers le port de
pêche voisin et ripaillons joyeusement dans une cantine populaire qui nous a
replongé immédiatement dans l’ambiance et les magouilles locales.
Un bel alignement de képis débarque enfin sur le ponton, ils
ne sont pas trop de 4, d’autres viendront bientôt en renfort. Les échanges restent
amicaux (si on ne tient pas compte des
manques de courtoisies du capitaine pour tout ce qui peut représenter l’autorité),
ils visitent le bateau et nous disent qu’ils ont entendus parler de livres à
bord à destination d’une école. Nous
avions fait l’erreur de vendre la mèche au boy de la marina venu nous demander
de ne pas quitter le bateau. Ils demandent à les voir, ce qu’ils feront avec
beaucoup de zèle! Les contenus des livres (j’aime lire, comptes, coloriages,…)
semblent donner soucis à ces messieurs, coups de fils aux supérieurs puis
arrivée des gendarmes… Le gendarme tranche après deux heures, les enfants
marocains n’ont que faire de ces livres dont le contenu serait trop difficile
pour les intéressés. Nous avons interdiction de les sortir du bateau.
Ces nouvelles nous font revoir notre virée, le capitaine est
hors de lui, il veut quitter le pays aussitôt… De notre côté nous insistons
pour notre escale, nous avions comme but premier de retrouver Momo, un marchand
du souk Al Had que nous avions rencontré lors de notre passage avec Léni et
Ronan il y a trois ans. Nous avions beaucoup sympathisé avec lui, a tel point
qu’il nous avait invité à manger le tajine chez sa mère. Nous obtenons quartier
libre jusqu’au lendemain où nous devrons être sur le quai du port de Sidi Ifni
pour rembarquer avec Philippe et Cedric qui naviguerons jusque là.
C’est partit, Cap au souk en passant poser nos sacs dans un
petit hôtel où nos passerons la nuit. On se retrouve facilement dans le souk
que nous avions beaucoup fréquenté, malheureusement nous ne trouverons jamais
Momo, il se serait fait déloger par les
autorités car son stand ne devait pas respecter les conditions… Nous lui faisons
passer le bonjour via certains de ces amis marchands. Moyennant un peu plus de
temps nous aurions pu le revoir, a notre grand regret…
On s’en mets plein la panse pour se venger, pâtisseries
marocaines, tajines, poissons frits…
Nous retrouvons le Maroc comme nous l’avions laissé il y a quelques
années, gentil, agréable et folklorique.
Nous trouverons le moyen de nous rendre à Sidi Ifni le
lendemain en empruntant bus et taxis, a notre arrivée le soir nous finissons
par trouver le Mondrian dans un port de pêche rustique, seulement il est vide
de ses occupants et nous n’avons plus de batterie sur le téléphone… Retour en
ville, tajine et brochette puis hôtel à nouveau ou nous dégustons quelques apéritifs
locaux.
C’est le lendemain que nous trouvons enfin nos compères au
bateau, c’est l’effervescence autour du Mondrian, il y a les badauds et les
mécanos, l’alternateur a encore fait des siennes, les vis sont encore
sectionnées… Par-dessus cela nous faisons le point, nous sommes très en retard
sur notre programme, la sagesse serait de mettre une croix sur l’archipel
guinéen pour se concentrer sur celui des Canaries. Vote à l’unanimité.
Les réparations terminées et quelques échauffement entre
notre capitaine et les autorités venus signer notre acte de sortie puis nous
larguons les amarres en soirée ; il fait nuit, c’est encore la pétole, le
moteur ronfle…
Sidi Ifni, le 23 novembre.
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